Plusieurs centaines d’Egyptiens se sont rassemblés lundi soir sur la place Tahrir, pour rendre hommage aux martyrs de la révolution, lors du soulèvement contre Hosni Moubarak, fin 2011. Des manifestants en ont profité pour rappeler que rien n’avait changé dans le pays et que la révolution continue.
Pour les Egyptiens, c’est comme si le soulèvement contre Hosni Moubarak avait eu lieu hier. Le souvenir de cette sanglante révolte qui a fait plus de 800 morts et provoqué le départ de l’ex-Président est toujours vif. Lundi, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés sur l’emblématique place Tahrir pour inaugurer le mémorial pour les martyrs de la révolution, installé le matin-même par les nouvelles autorités.
Les manifestants présents se sont recueillis autour du monument, qui porte les noms des victimes du soulèvement, recouvert de taches de peinture rouge, symbolisant les gouttes de sang des martyrs, selon l’AFP. Certains y ont inscrit des graffitis pour signifier à ceux qui s’en ont allé qu’ils ne sont pas morts en vain. Eux qui sont tombés sous les balles des forces de l’ordre.
« Rien n’a changé, la révolution n’est pas finie »
Toutefois, certains graffitis inscrits sur le mémorial étaient très critiques vis-à-vis de l’armée et Mohamed Morsi, renversé le 3 juillet par les militaires. « A bas les traîtres : les militaires – les vestiges de l’ancien régime – les Frères musulmans », indiquait un graffiti. Un autre affirmait : « Ceci n’est pas un mémorial, c’est une escroquerie ». Des manifestants ont également profité de cette occasion pour critiquer tous ceux qui ont dirigé l’Egypte et le pouvoir actuel en place, les tenant pour responsables de la situation du pays. « Rien n’a changé, le régime est resté et nous sommes contre le pouvoir militaire », selon ce protestataire, qui s’est confié à l’AFP. « Pour nous, la révolution n’est pas finie », a renchéri son ami.
La tension est toujours vive en Egypte depuis le renversement par l’armée de Mohamed Morsi. Après avoir contesté l’éviction de l’ancien Président, les Frères musulmans ont annoncé qu’ils souhaitaient dialoguer avec le pouvoir pour trouver une solution à la crise. Les nouvelles autorités ont pris acte de cette main tendue, mais exigent que la confrérie les reconnaissent officiellement et cesse les manifestations pour le retour au pouvoir du Président déchu. Reste à savoir si les deux parties parviendront à trouver un consensus.