L’Egypte lave bien l’argent sale


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Drapeau de l'Egypte
Drapeau de l'Egypte

L’Egypte vient de rentrer par la grande porte dans  » la liste noire  » des pays et territoires non coopératifs établie par le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI). En clair le pays des Pharaons dispose d’une législation trop laxiste concernant l’argent sale. Indignation au Caire.

Le ministre égyptien de l’Economie et des finances, Youssef Boutros-Ghali, ne décolère pas. Son pays vient de faire une entrée fracassante dans la liste très redoutée des financiers et la moins désirée des pays et territoires non coopératifs (PNTC) établie par le Groupe d’action financière sur le blanchiment des capitaux (GAFI). Figurer dans cette liste noire signifie que le pays dispose – ou tolère – d’un arsenal juridique permettant le blanchiment d’argent sale. Interview du secrétaire exécutif du GAFI, Patrick Moulette.

Afrik : Dans votre dernier rapport annuel, vous avez inclus l’Egypte dans votre liste noire. Cela signifie-t-il que ce pays est un  » lessiveur  » d’argent sale ?

Patrick Moulette : Non, cela ne veut nullement dire que l’Egypte est un passage obligé pour le blanchiment d’argent sale. Dans notre rapport nous expliquons que ce pays fait partie des Pays et territoires non coopératifs.

Afrik : C’est-à-dire ?

Patrick Moulette : Cela signifie que l’Egypte dispose d’une législation qui ne répond pas aux normes sur la transparence financière et un secret bancaire excessif. Il y a un système de défaillance de transactions suspectes.

Afrik : Le ministre égyptien vous accuse de vous être fondé sur des  » données trouvées sur Internet et sur un rapport d’un institut privé égyptien  » !

Patrick Moulette : C’est archi-faux ! Les autorités égyptiennes ont été associées à notre démarche. Nous avons prévenu l’Egypte qu’un groupe d’experts du GAFI allait analyser leur législation suivant nos 25 critères : secrets bancaires, transactions financières et bancaires, identification des clients, etc. Les autorités égyptiennes ont eu la possibilité de faire des critiques d’autant plus que nous avions eu des entretiens avec leurs experts.

Afrik : Avez-vous des estimations sur le montant de ces blanchiments ?

Patrick Moulette : Il est très difficile d’avoir des estimations fiables. Il n’y a aucune base financière pour mesurer l’ampleur de ce phénomène illégal. Les chiffres que vous trouverez un peu partout, sont fantaisistes. Ils n’ont aucun critère scientifique.

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