Baisse généralisée du tourisme en Afrique du Nord depuis le 11 septembre. Les voyageurs boudent les régions dites » à risque » et mettent en péril un secteur clef des économies du maghreb. Petit tour de ces horizons qui ne font plus rêver.
» Plus de 40 000 touristes sont arrivés en Egypte pour célébrer le Nouvel an « , indiquait mardi le ministère égyptien du Tourisme. On aurait enregistré ces derniers jours une hausse exceptionnelle du nombre de vacanciers dans les sites pharaoniques et dans les stations balnéaires de la mer Rouge. La bonne nouvelle ne peut faire oublier cependant les résultats malheureux de l’industrie touristique depuis le 11 septembre. Fin octobre, le ministre du Tourisme, Mamdouh al-Beltagui, estimait que l’activité touristique avait chuté de plus de 40%. Situation délicate pour ce secteur phare de l’économie, qui avait enregistré des recettes record en 2000 pour un total de 4,3 milliards de dollars.
Les grands perdants
L’effet 11 septembre s’est également abattu sur le tourisme marocain. Depuis le début de l’année, avec une hausse moyenne de 4,1% par rapport à l’an dernier, le deuxième poste clef de l’économie marocaine se portait bien. Mais depuis octobre, on déplore une baisse de plus de 10% du nombre de visiteurs. Si Marrakech avait accueilli 83 000 touristes en novembre 2000, on n’en comptait même pas la moitié cette année à la même époque. Pour faire face à la crise, le gouvernement marocain prévoit de doubler l’enveloppe de l’Office national marocain du tourisme en 2002 pour lui allouer la somme de 200 millions de dirhams au total. En espérant que cela suffira à faire revenir euros et dollars sur les plages méditerranéennes.
L’autre grand perdant, c’est l’Algérie. Ce n’est pas la journée de célébration intitulée » Alger, capitale touristique du monde arabe » qui a eu lieu le 28 septembre dernier à Alger, qui aura permis de relever un secteur touristique en pleine déliquescence. Les recettes touristiques ne sont plus comptabilisées depuis 1998, le ministère est injoignable, et le pays est classé » à risque » sur le site du ministère française des Affaires étrangères. Seuls 2 500 Européens et asiatiques ont fait passé le réveillon dans le Sud algérien. Pourtant, c’est joli, l’Algérie…