Le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud, visé par une fatwa en Algérie, a reçu ce mardi à Paris, le prix Goncourt du premier roman pour « Meursault, contre-enquête » paru chez Actes Sud.
Le jury du prix littéraire présidé par Bernard Pivot, a annoncé ce mardi à Paris le nom gagnant du prix Goncourt du Premier roman et c’est le romancier algérien qui remporte le prix pour son roman « Meursault, contre-enquête » paru chez Actes Sud paru en France en mai 2014.
Le journaliste du Quotidien d’Oran était sorti bredouille l’an dernier de la course au prix Goncourt malgré son statut de favori. Il l’a raté de peu au profit de Lydie Salvayre, sacrée pour Pas pleurer, roman sur la guerre d’Espagne.
Dans son roman paru en Algérie aux Editions Barzakh en 2013, l’écrivain met en scène le frère de l’Arabe tué par Meursault, le personnage d’Albert Camus dans L’Etranger. Kamel Daoud a aussi remporté le Prix des cinq continents de la francophonie à Dakar et le prix François Mauriac.
Sous le coup d’une fatwa
Connu pour ses positions libérales et laïques, Kamel Daoud a fait objet dernièrement d’une fatwa lancée par un dirigeant salafiste algérien qui avait demandé au gouvernement de condamner et d’exécuter le journaliste-écrivain pour le crime d’apostasie. Cette fatwa avait suscité des réactions indignées en Algérie notamment sur les réseaux sociaux.
Cet appel intervient après une intervention de Kamel Daoud en décembre 2014 dans l’émission « On n’est pas couché » où il a critiqué le rapport des musulmans avec leur religion. Face à Laurent Ruquier, l’auteur a entre autre déclaré : « On ne peut pas à la fois critiquer le monde parce qu’il nous rejette alors que nous-mêmes nous rejetons le monde. Ce sont des questions récurrentes dans ma vie quotidienne ».