L’économie malienne file du bon coton


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Coton

La Compagnie malienne de développement textile vient de bénéficier d’un crédit de 85 milliards de francs cfa. Ce qui va lui permettre de relancer la filière cotonnière, mal en point depuis l’année dernière.

La Compagnie malienne de développement textile (CMDT) vient de bénéficier d’un crédit de 85 milliards de FCFA (128 millions d’euros), accordé par sept banques maliennes et quatre banques européennes, pour faire face à la campagne cotonnière 2001-2002.  » C’est dans le cadre de notre crédit de campagne que nous avons levé cet argent « , explique Ibrahim Coulibaly, directeur de programme et de contrôle de gestion de la CMDT.  » Chaque année, nous avons besoin de ce crédit pour financer notre campagne de commercialisation car il y a un décalage entre les dépenses et la rentrée d’argent « , poursuit-il.

Pourtant, l’année dernière, la CMDT n’avait pas eu recours au crédit.  » La campagne 2000-2001 était trop petite. Ce sont nos deux principaux actionnaires, dont l’Etat malien, qui l’ont financée « , indique Ibrahim Coulibaly. En effet, celle-ci ne s’élevait qu’à 243 000 tonnes de coton produit.  » Alors qu’avant, nous avions eu 478 000 tonnes, 522 000 tonnes… ce qui était habituel pour le Mali.  » La prévision pour la campagne 2001-2002 serait de 592 000 tonnes.  » On revient à une progression normale.  »

Boycott des paysans

Cette chute de la production dans la dernière campagne est due au boycott des paysans, mécontents du prix d’achat de leur coton par l’Etat.  » Il y a eu un déficit de communication entre les producteurs, la société cotonnière et le gouvernement. Les paysans ont mis sur la table onze points de négociations auxquels l’Etat s’est efforcé de donner satisfaction. Aujourd’hui, la confiance est revenue « , insiste Ibrahim Coulibaly. Confiance renforcée par l’augmentation du prix au producteur.

Grâce au crédit débloqué cette année, la CMDT va pouvoir acheter le coton aux paysans à 200 F cfa le kg contre 170 F cfa en 2000-2001.  » Tout le monde travaille à ce que la filière coton au Mali retrouve son rôle d’antan.  » Et pour cause. Le coton était la première recette d’exportation du pays avant l’épisode malheureux du boycott.  » Trois millions de personnes sont directement impliquées dans la filière, dans la zone de production, au sud du pays, sans compter les gens qui gravitent autour de l’activité « .

Pas de concurrents directs

Le coton, c’est l’or blanc de l’économie malienne. A 200 F cfa le kilo, c’est 120 milliards qui sont injectés en milieu rural. Le Mali, premier producteur d’Afrique subsaharienne n’a pas de concurrents directs.  » L’Egypte est le premier producteur africain mais elle ne produit pas le même genre de coton.  » Malgré les efforts de chacun – la CMDT a pris une série de mesures visant à la rigueur budgétaire – il reste un problème : celui des cours mondiaux.

 » Aucune société cotonnière ne peut s’en sortir sans subventions « , affirme Ibrahim Coulibaly. Or, les cotons américain, européen et même chinois sont subventionnés. Pas le coton malien. Toutefois, Ibrahim Coulibaly est confiant : le crédit de cette année va donner à la production malienne une bouffée d’oxygène salutaire.

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