L’écho du Maroc en Afrique


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« Qu’est-ce que l’on gagne de ce printemps arabe ? des barbus, des femmes violées, des populations fuyant leur terre ? » Ce cri (de détresse) sortant de la bouche d’une artiste malienne m’a permis, pour la première fois, de toucher de prés ce qui se passe à Tombouctou. Rencontré lors du festival Taragalte à M’hamid el Ghizlaine, cette artiste nous a touché par le récit qu’elle nous a livré de la situation à Tombouctou et comment, elle et ses congénères ont dû fuir à 4 heures du matin la violence qui se propageait dans la région avant de se refugier au Burkina Faso. Au point où quand elle monta sur scène dans ce festival au sud du Maroc qui rendait hommage à Tombouctou, elle prononça ces mots simples mais qui expriment tant : « Merci de nous donner goûts à la vie ».

Le lien entre la situation à Tombouctou et la chute du régime libyen n’est plus à démontrer. Après des années où Kadhafi à jouer au leader dans ces pays en soutenant tel groupe contre un autre, il est temps de souligner l’échec de sa politique. Peu importe le niveau de développement d’un pays, peu importe les bonnes intentions des forces externes, il est toujours malsain de s’insérer dans la politique interne.

La quatrième édition du festival Taragalte qui a eu lieu du 9 au 11 novembre était une opportunité unique de pouvoir échanger avec des artistes venus du Mali et de la Mauritanie et ressentir le rapprochement entre les différentes musiques africaines.

Ce fut un des exemples des actions entreprises par le Maroc en vue du rapprochement et de l’échange avec les pays subsahariens.

Quant à la diplomatie économique, un article du quotidien français les échos expliquent : « Ainsi, dès l’intronisation du Roi Mohammed VI. Il a eu de multiples périples en Afrique Subsaharienne (21 visites officielles et 13 pays visités de 2001 à 2009). Ces visites sont généralement une occasion d’inauguration des projets de développement et signature d’accords bilatéraux. D’ailleurs, on compte plus de 300 accords, tous secteurs confondus, signés entre le Maroc et les pays d’Afrique subsaharienne durant la dernière décennie (…) La densité des efforts fournis par la diplomatie marocaine a permis de faire de l’Afrique une zone d’accueil importante pour les investissements marocains, ce qui fait du Maroc le deuxième investisseur africain sur le continent, après l’Afrique du Sud, et le premier en Afrique de l’Ouest. »

La diplomatie économique et culturelle entreprise par le roi Mohammed VI depuis 2005 reflète un choix du royaume d’intensifier les relations avec les pays subsahariens tout en respectant la souveraineté et les spécificités de chaque pays.

A l’heure où les puissances régionales et occidentales tentent de s’organiser afin de trouver une solution à la crise malienne, rappelons à celle-ci la sagesse du Maroc dans sa politique africaine.

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LIRE LA BIO
Nabil Ouchagour est un stratège en communication et chroniqueur marocain résidant aux États-Unis. Il a débuté sa carrière en tant que journaliste, avant de devenir conseiller auprès du ministre de l'Éducation nationale. Par la suite, il a rejoint le secteur privé, pilotant de nombreux projets liés à l'investissement, la diplomatie, l'art et la culture. En mai 2019, il est devenu directeur de publication du magazine TelQuel, où les lecteurs ont découvert sa passion pour les mots et le journalisme. En août 2022, il a été nommé Chief Brand Officer chez Huawei Maroc, où il est responsable de l'image de marque de l'entreprise et de la synchronisation des initiatives prioritaires avec la stratégie de communication.
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