« L’Ebola » frappe le Soudan


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L’Organisation mondiale de la santé craint l’apparition d’une nouvelle variante de la fièvre hémorragique ebola. Deux de ses médecins se sont rendus dans le sud du Soudan, où les premiers cas ont été observés, pour enquêter.

L’OMS est sur le qui vive. L’Organisation mondiale de la santé a annoncé, samedi, qu’une nouvelle souche du virus ebola [[<*>Ebola : Maladie causée par un filovirus transmis par les fluide corporels et les animaux infectés. Les symptômes apparaissent entre 4 et 16 jours après infection. Ils comprennent au départ des maux de tête, de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires ou encore la perte d’appétit. Alors que le mal évolue, le patients est sujet à des diarrhées, rougeurs, maux de gorge, vomissements, douleurs abdominales et dans la poitrine. Par la suite le foie et les reins n’assurent plus correctement leur fonction et des saignements internes et externes naissent. Le malade décède entre une et trois semaines après l’infection.]] serait en train de contaminer les habitants d’une ville du sud du Soudan. Pour s’assurer qu’il s’agit bien d’une autre variante de la fièvre hémorragique, deux médecins de l’Organisation se sont rendus, la semaine dernière, dans le village de Yambio. C’est dans cette localité, proche de la frontière avec la République Démocratique du Congo, que la dizaine de cas, dont quatre mortels, a été observée. Pendant ce temps, l’Ouganda invite ses nationaux à prendre des précautions pour éviter une propagation du virus.

Symptômes proches d’ebola

Dix-neuf cas étaient suspectés au départ, dont dix se sont révélés être des possibilités d’ « infection type ebola », selon l’OMS. D’après Abdullahi Ahmed, chef du bureau de l’Organisation des Nations Unies pour le sud Soudan, tous souffrent de « malaises, fièvre, vomissements et diarrhées hémorragiques », rapporte Matinternet. Ces symptômes classiques de la maladie se sont manifestés un peu avant le 15 mai. « Nous avons un bureau dans le sud-Soudan qui nous a fait part d’une maladie suspecte. Lorsque nous avons constatés que les signes du mal ressemblaient à ceux d’ebola, nous avons décidé d’intervenir », explique Maria Cheng, porte-parole du siège de l’OMS à Genève (Suisse).

Quelque 120 personnes, ayant été en contact avec les « cas probables », doivent être examinées. La grande majorité serait entre les mains d’équipes de surveillance, alors que « deux patients sont actuellement traités en quarantaine à l’hôpital de Yambio », d’après Xinhuanet.

Moins meurtrière qu’ebola

Les médecins de l’OMS, dépêchés pour enquêter sur l’apparition de la maladie et apporter éventuellement leur aide, n’ont pas encore la certitude qu’il s’agisse d’une nouvelle souche du virus ebola, dont ont compte une dizaine de variantes. Raison principale : le mystérieux mal n’a pour l’instant coûté la vie qu’à quatre Soudanais. « Ebola est une maladie qui tue 50 à 90% des personnes atteintes. Or, nous observons que dans le sud du Soudan le nombre de morts est bien moins élevé que ce que fait ebola d’habitude », commente Maria Cheng.

Des analyses de sang sont actuellement en cours aux Etats-Unis dans les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) et à l’Institut de recherche médicale du Kenya (Kemri). Dans le même temps, l’OMS travaille avec les autorités locales pour mettre en place un comité de crise et endiguer la propagation de la maladie.

Bien qu’aucun autre cas ait été découvert depuis le week-end dernier, les pays partageant la frontière sud du Soudan (République Démocratique du Congo, Congo Brazzaville, Ouganda, Kenya, Ethiopie) vont certainement rapidement prendre des mesures préventives. L’Ouganda a d’ores et déjà annoncé qu’elle avait pris les devants. D’après les informations de l’Agence France Presse, Kampala a mis en place « un réseau de surveillance dans le nord du pays », à sa frontière avec le Soudan. Une façon pour les autorités de prévenir un drame identique à celui de 2000, lorsque près de 200 personnes avaient trouvé la mort lors d’une épidémie de fièvre ebola.

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