On ne compte plus les jeunes filles éthiopiennes qui meurent à la suite d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) souvent réalisée dans des conditions médicales précaires.
L’IVG fait des ravages chez les jeunes filles éthiopiennes Une étude menée par l’association des femmes juristes, en Ethiopie, et rapportée par l’agence panafricaine PANA, indique que 54% de jeunes filles éthiopiennes font des avortements illégaux. Ce taux est encore plus important en milieu rural qu’en milieu urbain. En 1998, 4% de la population de la tranche d’âge 15-49 utilisaient un moyen contraceptif. Par ailleurs, 12 % des femmes âgées de 15 à 19 ans, accouchent chaque année en Ethiopie.
Les raisons de ce phénomène sont multiples. Les jeunes filles éthiopiennes sont très protégées par leurs familles et jouissent de peu de liberté comparativement aux garçons. L’information sur la contraception est peu disponible et les services qui y donnent accès sont tout aussi rares. La conjonction de ces éléments rend la sensibilisation difficile. Les classes du samedi de la Family guidance association of Ethiopia (FGAE) – association pour le bien être familial, en témoignent.
Culture et manque d’information en cause
Tout d’abord, comme nous l’explique M. Amare, membre de l’association, ces classes ne peuvent toucher toute la population visée. De plus les jeunes filles plus timides sont beaucoup moins présentes à ces rencontres. Afin de rassurer les parents, l’association les invite à s’intéresser aux activités qu’elle mène auprès de leurs filles. C’est dans ce cadre qu’ils découvrent les documents mis à la disposition de leurs progéniture au sein de l’association.
De façon plus générale, le gouvernement éthiopien s’attaque lui aussi au problème. Le gouvernement a décidé depuis environ 6 ans d’inclure l’éducation familiale dans le cursus scolaire. Les mass-médias aussi sont impliqués dans le processus par la diffusion d’informations sur le sujet. Le caractère récent de ces mesures ne permet pas d’ en apprécier l’efficacité. Notons que l’Ethiopie à l’instar de nombreux pays africains n’autorise pas l’avortement alors que comme l’indique M. Amare, « il serait nécessaire d’établir les conditions d’un avortement médicalisé pour lutter contre le fléau « .
Un fléau continental
En 1997, un forum africain pour la santé de la reproduction des adolescents se tenait à Addis Abéba. 500 opérateurs de 48 pays africains travaillant dans le domaine de la santé reproductive se réunissaient pour » préparer la jeunesse africaine pour le prochain millénaire « .
Une étude publiée par le Centre français pour la population et le développement (CEPED), d’août 2000, faisait état sur le continent de 680 décès pour 100 000 avortements, soit une mortalité double de celle observée à la suite d’avortements dans les pays développés. L’avortement non médicalisé est une cause majeure de la mortalité maternelle en Afrique.