La troisième biennale internationale d’art naïf de Laval, en France, est consacrée tout l’été à l’Afrique. L’équipe culturelle a récolté deux cents cinquante oeuvres africaines pour offrir au public des couleurs vives et des émotions fortes.
Invitation au voyage. Laval, ville natale du Douanier Rousseau, va vivre pendant trois mois à l’heure » naïfs » dans cinq sites historiques de la ville. Quatre-vingt artistes de treize pays africains sont mis à l’honneur pour offrir un panorama complet des expressions artistiques de l’art naïf ou populaire du continent.
Les artistes présentés à l’exposition inventent leur style, leur recherche est personnelle. Leurs oeuvres de couleurs franches et pures témoignent du temps présent. Ces autodidactes fixent l’image, les scènes s’articulent autour de la vie du village, de la ville. Des guerriers, des visages, des bijoux, des parures… Des oeuvres du quotidien pour dénoncer la société, pour provoquer, sans complaisance ou encore pour amuser.
Leurs toiles et leurs sculptures ont un point commun. La notion de perspective n’existe pas, ils superposent, par exemple, les étals d’un marché dans leurs représentations. La vision est donc mise à plat et frontale. Ils sont sans cesse à la recherche d’astuces » curieuses mais cohérentes « , qui les différencient discrètement les uns des autres, pour les yeux avertis du Commissaire de l’exposition, tout au moins…
Langage simple et authentique
Leur objectif principal est d’être les témoins de leur temps. Pour cela, ces peintres des quatre coins de l’Afrique utilisent les supports qu’ils ont sous la main : lin, coton, papier artisanal… » Ils travaillent pour vivre et survivre « . D’autres fixent leurs dessins sous verre. Les Sénégalais travaillent à l’envers pour que le verre fasse briller la peinture. La technique particulière de Gora M’Bengue, Babakar Lo et des autres consiste à dessiner les traits en premier puis à remplir le fond. Certains n’ont pas osé signer leurs chefs d’oeuvres mais ce n’est pas pour autant qu’ils ne seront pas exposés. Ils sont les garants d’une culture.
» Nous avons exposé des anonymes pour la qualité de leurs oeuvres. L’un d’eux a peint une scène de la guerre en Ethiopie qui est magnifique. L’artiste avait peut-être peur de la répression, de la censure. La notoriété, pour ces peintres, importe peu, ils veulent témoigner d’une époque. La vraie signature, c’est le sens que l’on donne à l’oeuvre « , explique Bernard Legendre, commissaire de l’exposition. De l’authenticité à l’état pur durant toute la période estivale.
Horaires d’ouverture du 15 juin au 30 septembre :
Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h
Fermeture les lundis et jours fériés