Depuis 1999, La Plaza San José dans le Vieux San Juan dispose d’un espace pour documenter, préserver et faire connaitre l’influence de la race noire à Porto Rico.
Le musée célèbre l’héritage africain de l’île de Borinquen à travers des peintures, des photographies, des documents et des artefacts qui évoquent différentes périodes historiques. Selon ce qui est indiqué sur la brochure du musée, l’un de ses objectifs est de préserver, de collecter, documenter et diffuser l’histoire et la culture de Porto Rico dérivée de l’expérience des habitants noirs de l’île.
Les expositions du musée ont été ordonnées chronologiquement, en documentant l’origine, l’histoire et l’arrivée des esclaves africains à Porto Rico. Le premier niveau dispose de diverses salles d’exposition qui permettent de connaitre la géographie, la structure sociale et la religion des groupes d’esclaves africains qui arrivèrent sur l’île en provenance de l’Afrique Centrale et de l’Ouest. Parmi les principaux groupes ethniques qui se distinguent, on retrouve les Ashanti, les Yoruba, les Bantus et les Congo.
Une des salles informe sur la terrible traversée des noirs esclaves vers le Nouveau Monde à travers des peintures et des photographies des 16ème et 17ème siècles. Elle compte également une reconstitution de ce trajet qui montre comment les esclaves étaient entassés et beaucoup d’entre eux périssaient. Deux témoignages impressionnants qui font foi de la terrible réalité qu’ils ont vécue.
Les salles du deuxième étage invitent à connaitre l’influence de la culture africaine dans la réalité de Porto Rico. De la rencontre des africains avec les indiens Taínos à la présence de la religion Yoruba que l’on connait aujourd’hui sous le nom de Santería et qui fusionne la croyance en des dieux Yorubas et des saints catholiques.
D’autres expositions illustrent la vie des noirs qui habitaient l’île depuis l’abolition de l’esclavage en 1868. Les africains et leurs descendants avaient peu ou pas d’opportunités d’évoluer et durent affronter la discrimination.
Une photo du célèbre afroboricua Rafael Cordero fait connaitre son combat pour offrir une éducation aux garçons et aux filles noirs et à tous ceux qui en avait besoin. Il donnait les cours de chez lui et allait finalement réussir à ouvrir une école dans la zone connue aujourd’hui sous le nom de Viejo San Juan (Vieux San Juan).
Il ne pouvait pas manquer une section dédiée à la musique et à l’art. Le musée conserve des tambours utilisés pour jouer la « Bomba », un style musical d’origine africaine, de même que des vêtements traditionnels des danseuses. De la même manière, des artefacts montrent comment les festivals, les coutumes et la nourriture typique de Porto Rico ont leurs racines en Afrique.
Une des expositions les plus festives montre l’art Afro-Portoricain de diverses localités comme les masques utilisés lors des festivals musicaux de Loiza, dont la population est en majorité noire. Des peintures de célèbres artistes portoricains comme Samuel Lind et Antonio Broccoli faisant allusion à des scènes de musique, de danse et de tambours de Bomba et de Plena sont également exposés.