La police espagnole a arrêté Mohamed Saïd Badaoui, hier mardi. Elle accuse le chef de la communauté islamique de Reus de menace pour la sécurité nationale. L’interpellation du Marocain fait débats au Parlement du royaume ibérique.
Les autorités espagnoles ont mis aux arrêts l’activiste marocain Mohamed Saïd Badaoui, a-t-on appris de Bladi. Madrid menace le Marocain d’expulsion du territoire espagnol. L’homme de 40 ans a été placé en garde à vue dans un commissariat de Barcelone. Coup de filet ou propagande politique ? En tout cas, les versions diffèrent et ça fait débat.
Selon la version de celui qui est par ailleurs surnommé « salafiste de Reus », son expulsion est purement « politique ». Il estime que c’est en raison de son combat contre le racisme institutionnel que l’Espagne veut l’expulser. La police nationale a, de son côté, entamé la procédure d’expulsion. Elle justifie la mesure par « son extrémisme religieux et son radicalisme fondamentaliste ».
« Complices de chaque mariage forcé »
Poursuivi à travers un arrêté d’expulsion en attente depuis l’été, Mohamed Saïd Badaoui vit à Reus depuis plus de 30 ans. Il préside d’ailleurs l’Association pour la défense des droits de la communauté musulmane de Reus. Au royaume ibérique, l’on présente l’homme comme étant très influent auprès de la communauté marocaine vivant dans la localité.
Au Parlement espagnol, cette procédure d’expulsion divise les élus. D’ailleurs, des partis de gauche s’insurgent. De même, plusieurs formations politiques dénoncent cette arrestation. Elles assurent que Mohamed Saïd Badaoui est victime de « la répression politique et de l’islamophobie d’Etat ». Ces partis estiment que la procédure est « irrégulière » et jugent les mobiles « infondés ».
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Le président du groupe d’extrême droite accuse les élus qui sont contre cette mesure d’expulsion de « soutenir un potentiel terroriste ». Ignacio Garriga a assuré que Badaoui « représente une réelle menace pour la sécurité nationale et citoyenne ». Et d’accuser les députés qui le soutiennent de « complices de chaque mariage forcé et de chaque effusion de sang dans la région ».