
Près de deux ans après sa capture par les Forces de soutien rapide (FSR), le palais présidentiel de Khartoum est repassé sous le contrôle de l’armée soudanaise.
Une victoire symbolique pour le général Abdel Fattah al-Burhane dans le conflit qui l’oppose à son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo. Cependant, cette reconquête marque-t-elle un véritable tournant dans la guerre qui ravage le Soudan ?
Une opération militaire d’envergure
Vendredi 21 mars, après de violents combats, l’armée régulière a annoncé avoir repris le palais présidentiel. D’après le porte-parole de l’armée, Nabil Abdallah, les troupes ont « complètement détruit les combattants et les équipements de l’ennemi » et mis la main sur d’importantes quantitiés d’armes et de matériels. Des vidéos relayées sur les réseaux sociaux montrent des soldats dans l’enceinte du palais, visiblement en partie en ruines, arborant le drapeau national et scandant « Dieu est le plus grand ! ».
Si la reprise du palais est un succès stratégique et symbolique pour l’armée soudanaise, elle ne signifie pas pour autant la fin des hostilités. Les FSR et leurs alliés conservent encore des territoires ailleurs dans le pays. Par ailleurs, des tirs sporadiques ont été entendus dans la capitale vendredi, sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agissait d’affrontements ou de célébrations. Le général Daglo, chef des FSR, n’a pas immédiatement réagi à cette défaite, laissant planer l’incertitude sur la suite des événements.
Un Soudan toujours en proie à l’instabilité
Depuis avril 2023, le pays est plongé dans une guerre dévastatrice entre les deux factions militaires, ayant déjà causé des dizaines de milliers de morts et des déplacements massifs de population. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, craignant une escalade du conflit. La reconquête du palais présidentiel donne un avantage temporaire à l’armée régulière, mais la stabilisation du Soudan reste un défi majeur.