L’armée malienne est de nouveau accusée d’exactions, dans la commune de Dioura, près de la Mauritanie. Pour ce coup-ci aussi, la société paramilitaire Wagner serait impliquée dans une tuerie contre des populations civiles.
Une nouvelle opération de l’armée malienne appuyée par des supplétifs russes de la société privée Wagner aurait viré au drame. Il s’agit d’une descente effectuée, hier mardi 6 décembre, à Kita, au marché du village de la commune de Dioura. Les hommes en tenue ont, selon des témoignages recueillis par RFI, semé le chaos.
Selon les sources locales du journal, deux à cinq morts et des blessés ont été dénombrés après le passage des Forces armées maliennes et de Wagner. Ils seraient arrivés sur les lieux au petit matin, au début de la foire hebdomadaire, à bord de plusieurs hélicoptères. Objectif : traquer les djihadistes du GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans). Ce groupe terroriste lié à Al-Qaïda est annoncé dans la zone.
Des tirs de l’armée sur la foule
Les Famas voulaient certainement profiter d’un moment de ravitaillement des terroristes pour leur mettre la main dessus. Sauf que l’opération aurait mal tourné, dans cette ville-carrefour entre le Mali et la Mauritanie, très fréquentée par des civils. Les sources de RFI ont indiqué que l’armée et les supplétifs russes ont tiré à plusieurs reprises dans la foule, tuant plusieurs personnes.
Il a en outre été fait état de trois hommes blessés puis évacués vers la Mauritanie. Les forces armées ont par ailleurs mis la main sur huit autres personnes. Seulement, déplorent des sources du média, les militaires sont repartis avec la recette de plusieurs boutiques de la localité. L’affaire est d’autant plus déplorable que parmi les morts et les blessés figureraient des vendeurs de bétail.
L’armée malienne et Wagner souvent accusés d’exactions
Ce n’est pas la première fois que l’armée malienne et Wagner sont accusés d’exactions. Début avril, en effet, les Famas avaient annoncé avoir mis hors d’état de nuire 203 terroristes. Ce, au cours d’une opération menée au sol. Les troupes étaient appuyées par l’aviation malienne qui coordonnait depuis les airs. L’état-major général des armées du Mali avait précisé que cette opération d’envergure a été menée du 23 au 31 mars 2022, dans la région de Mopti, au centre du pays.
Quelques jours plus tard, l’ONG ACLED (Armed conflict location event data) révélait que 652 civils avaient été tués au cours du mois de mars précédent, toujours au Mali. Dans un communiqué, l’ONG précisait que ces civils ont été tués dans les localités de Menaka, de Gao situées dans le Nord-Est du Mali et de celles de Boni, de Koro, du Macina et de Moura dans le centre.
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