L’armée malienne est encore pointée du doigt après l’exécution de quinze civils dans la région de Ménaka où des groupes armés mènent la vie dure au Mouvement pour le salut de l’Azawad.
Les forces armées maliennes ont-elles commis de nouvelles exactions, après celles annoncées, il y a quelque deux semaines et qui avaient valu des menaces à France 24 et RFI ? Selon des informations livrées par la radio française, les soldats maliens sont à nouveau accusés d’exactions contre des civils, dans la localité d’Ansongo, située entre Gao et Ménaka. Quinze personnes, des déplacés qui fuyaient les combats entre les groupes armés et le Mouvement pour le salut de l’Azawad, auraient été exécutées.
Depuis le 8 mars, des groupes armés attaquent, de façon récurrente, les positions du Mouvement pour le salut de l’Azawad, dans la région de Ménaka, proche du Niger. Des assauts meurtriers, « planifiés depuis le Niger » selon les autorités maliennes, et qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes, pour la plupart des civils. Ces derniers tentent de fuir les zones de combats. Des milliers d’entre eux se sont alors déplacés vers la localité d’Ansongo, où l‘armée est accusée d’avoir fait le ménage en exécutant plusieurs hommes se trouvant dans cette zone de déplacés.
L’armée malienne, qui ne prend pas part à ces violents combats à Ménaka, se serait invitée dans la localité où sont réfugiées les personnes fuyant les heurts dans la commune de Talataye, pour interpeller quinze hommes, au quartier « Hydraulique ». Selon RFI qui rapporte des propos de témoins, ces hommes ont été « battus et ligotés devant leurs femmes et leurs enfants, et devant d’autres témoins ». Depuis ce fameux samedi 26 mars, plus aucune nouvelle des quinze hommes, qui auraient été « exécutés, le jour même, et enterré dans une fosse commune à l’Est de la ville ».
De graves accusations contre les forces armées maliennes qui interviennent moins de deux semaines après des révélations sur ces mêmes soldats maliens. Mi-mars en effet, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH) et Human Rights Watch (HRW) avaient évoqué « les graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire » commises par les forces de défense et de sécurité maliennes. Des accusations documentées par ces deux organismes et qui ont déclenché la colère de Bamako.
En effet, rejetant catégoriquement ces « fausses allégations », les autorités maliennes avaient décidé, le jeudi 17 mars 2022, de suspendre, jusqu’à nouvel ordre, la diffusion des deux médias français France 24 et RFI, qui avaient repris ces informations. Une décision de suspension qui était une pilule difficile à avaler pour certains maliens, notamment ceux établis au Sénégal.