L’Armée de l’AES élimine Moussa Himma Diallo, numéro 2 de la Katiba Serma


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Assimi Goïta entouré des chefs d'état-major
Assimi Goïta entouré des chefs d'état-major

Dans une opération militaire réussie, l’armée de l’Alliance des États du Sahel (AES) a neutralisé un élément clé du groupe terroriste « Katiba Serma ». Moussa Himma Diallo, considéré comme un terroriste redoutable et numéro 2 de l’organisation, a été éliminé dans la région de Douentza, au centre du Mali, près du village de Serma. Cette annonce a été faite par l’état-major général des armées maliennes dans un communiqué rendu public vendredi dernier.

L’opération a eu lieu le 26 décembre 2024 et marque un nouveau succès pour les forces de l’AES dans leur lutte contre le terrorisme dans cette zone du Sahel.

Moussa Himma Diallo, en route pour rejoindre son épouse

Selon le communiqué, les renseignements militaires avaient permis de localiser avec précision la cible. Moussa Himma Diallo, en route pour rejoindre son épouse, devait arriver près d’un petit hameau à quelques kilomètres du village de Serma. À la suite de cette information, les forces de l’AES ont agi rapidement. Des unités de l’armée ont été immédiatement envoyées sur place pour surveiller la zone, et c’est grâce à cette vigilance qu’un véhicule pick-up a été repéré. À l’intérieur, l’homme recherché a été identifié et éliminé sans laisser de place à la fuite.

L’opération a été menée avec une précision remarquable. Le véhicule dans lequel se trouvait Moussa Himma Diallo a été détruit lors de l’attaque, mais il n’y a eu aucune victime collatérale. Ce succès est un coup dur porté à la Katiba Serma, un groupe terroriste affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), qui opère principalement dans la forêt de Serma, une zone stratégique à cheval entre le Mali et le Burkina Faso.

La Katiba Serma liée à des réseaux terroristes plus larges

La Katiba Serma est bien connue pour ses activités violentes dans cette région, qui incluent des attaques contre des civils et des forces de sécurité maliennes. Ce groupe, comme d’autres factions opérant dans le Sahel, est lié à des réseaux terroristes plus larges qui cherchent à déstabiliser les gouvernements et les populations de la région. Leur action est particulièrement ciblée sur des zones isolées où les autorités centrales ont du mal à maintenir l’ordre, facilitant ainsi les activités des groupes armés.

L’élimination de Moussa Himma Diallo intervient dans un contexte de lutte intense contre le terrorisme au Sahel. L’AES, une coalition militaire qui regroupe plusieurs pays de la région, travaille en étroite collaboration pour contrer les menaces terroristes. Cette victoire sur le terrain témoigne de l’efficacité de l’alliance, mais aussi des défis constants auxquels sont confrontées les forces armées des pays du Sahel.

Aux origines de l’Alliance des États du Sahel (AES)

L’AES a été formée pour renforcer la coopération militaire entre les pays du Sahel face à la montée en puissance des groupes terroristes. Ce processus de collaboration s’est intensifié après les coups d’État qui ont frappé plusieurs pays de la région, dont le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Après les putschs respectifs, ces pays ont choisi de se tourner vers une approche plus autonome, loin de l’influence de l’ancienne puissance coloniale, la France, et ont pris des mesures pour se renforcer militairement au sein d’une alliance régionale.

L’intervention militaire de l’AES est désormais un pilier central dans la lutte contre le terrorisme, notamment contre des groupes comme le JNIM, l’État islamique au Grand Sahara (EIGS), et d’autres cellules opérant au cœur du Sahel. Ces groupes exploitent les tensions locales, la pauvreté et l’absence de contrôle gouvernemental pour mener leurs attaques.

Cascade de coups d’État dans le Sahel

Les coups d’État survenus ces dernières années ont été des catalyseurs dans le renforcement de cette coopération régionale. En 2021, le Mali a été le premier à renverser son Président, ce qui a été suivi par les putschs au Burkina Faso en janvier 2022 et au Niger en juillet 2023. Ces événements ont contribué à l’isolement diplomatique de ces nations tout en stimulant la nécessité de renforcer les alliances locales pour assurer la stabilité de la région.

Le retrait de la France, après la décision des autorités maliennes de mettre fin à la présence de l’armée française, a laissé un vide qui a été en partie comblé par les forces de l’AES. Le retour à une gestion de la sécurité interne par les États du Sahel a ainsi été marqué par la formation de cette alliance militaire, une alternative à l’interventionnisme extérieur.

L’Impact sur la situation au Sahel

La neutralisation de Moussa Himma Diallo s’inscrit dans un cadre stratégique plus large visant à affaiblir les groupes terroristes qui menacent la sécurité et la stabilité dans le Sahel. L’AES, en unissant les forces des pays comme le Mali, le Niger et le Burkina Faso, semble vouloir démontrer sa capacité à répondre aux menaces internes. L’enjeu est d’autant plus important dans un contexte où la violence des groupes terroristes ne cesse d’augmenter, affectant non seulement la sécurité des populations mais aussi l’économie et le développement de toute la région.

La formation de l’Alliance des États du Sahel constitue donc un contrepoids aux influences extérieures et une tentative de renforcer l’autosuffisance militaire des pays concernés. Si cette coopération semble prometteuse, elle devra cependant faire face à de nombreux défis, notamment en termes de coordination entre les différents acteurs locaux et de gestion de la crise humanitaire croissante dans la région.

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Une plume qui balance entre le Sénégal et le Mali, deux voisins en Afrique de l’Ouest qui ont des liens économiques étroits
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