Le documentaire de Jean-Marc Surcin, L’Argent de la confiance, dresse l’état des lieux du microcrédit dans les pays du Sud. Pour illustrer son propos, le réalisateur promène sa caméra au Mali, en Bolivie et au Bangladesh. Une démonstration claire et intelligente.
» Le monde idéal n’existera jamais. Il faut donc aménager quelque chose pour les pauvres « . C’est en ces termes qu’Alou Sidibé, directeur de Kafo Jiginew, association malienne de microcrédit explique sa démarche. Sa structure octroie des petits prêts aux Maliens qui sont exclus des systèmes traditionnels de crédit pour la seule raison qu’ils sont pauvres. C’est ce qu’on appelle le microcrédit.
Cette pratique est récente dans les pays du Sud, elle ne remonte qu’aux années 80. Basée sur les principes de confiance et de solidarité, les organismes de microcrédit acceptent de prêter, à faible taux d’intérêt, de modiques sommes d’argent aux personnes ayant un microprojet. Kadidia Diallo, par exemple, utilise l’argent qu’elle reçoit de Kafo Jiginew pour produire des pâtes. Elle les revend ensuite sur le marché et fait ainsi de petits bénéfices.
Un outil parmi d’autres
Dans L’Argent de la confiance, Jean-Marc Surcin ne néglige aucune parole. Au Bangladesh, en Bolivie comme au Mali, il interroge tous les acteurs concernés, des directeurs d’association ou de banque de microcrédit aux économistes, en passant évidemment par les bénéficiaires des prêts. Il donne à voir un système dans ses aspirations et ses limites. En effet, certains organismes voient aujourd’hui dans la microfinance un » business lucratif « .
Le réalisateur conclut en replaçant le sujet dans une approche plus globale. » Le crédit n’est pas la réponse à toute forme de développement « , reconnaît Alou Sidibé. L’intérêt réside souvent ailleurs que dans le prêt lui-même. Il est dans les modules de formation, de gestion ou d’éducation qui sont dispensés en plus. Jean-Marc Surcin est donc allé au bout de sa démonstration. Avec talent et objectivité.
L’Argent de la confiance, de Jean-Marc Surcin, vendredi à 23heures sur France 2