C’est la fuite en avant. Tous aux armes. Les partisans du nouveau président malgache, Marc Ravalomanana, non reconnu par la communauté internationale, et les fidèles du président sortant, Didier Ratsiraka, presque oublié par la même communauté, ont choisi la voie(x) des armes pour sortir de l’impasse politique. Pour le moment, aucun vainqueur. Fini le mythe d’un Madagascar pacifique. La guerre civile, un concept méconnu à Antananarivo, est plus menaçante que jamais. Par la faute de l’orgueil démesuré des deux hommes.
Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka sont restés sourds aux appels d’Abdoulaye Wade et de ses homologues africains. L’Organisation de l’unité africaine joue sa crédibilité dans la crise malgache. Si son Secrétaire général, Amara Essy, n’arrive pas à éteindre l’incendie, à réunir les deux hommes autour d’une table, l’OUA risque de perdre sa force de persuasion, ses principes de fondement. Pour l’instant, seul le président sénégalais s’implique réellement dans ce conflit.
Le peuple malgache est pris en tenailles entre les ambitions de l’un et l’entêtement de l’autre. Après le blocus, le dynamitage des ponts, la nouvelle arme, au-delà des kalachnikov, est le carburant. Non seulement la population est privée de nourriture mais aussi de soins. Comment emmener un malade à l’hôpital ? Pour quoi faire d’ailleurs car les établissements sanitaires sont privés d’électricité à cause de ces blocus.
La crise malgache ne peut-être résolue sans intervention extérieure. Il appartient à la communauté internationale d’exiger des deux parties de s’asseoir à la même table. A Dakar ou ailleurs. Avant qu’il ne soit trop tard.