259 morts. Les troupes de Jonas Savimbi, l’Unita, ont tué 259 civils en faisant sauter un train le 10 août dernier. L’Angola se meurt à petit feu, depuis plus de 25 ans, dans l’indifférence générale.
Pendant la (les) guerre(s), les affaires continuent. La maladie mortelle porte un nom : les diamants. L’Angola en recèle à en mourir, à en désespérer le peuple. Qui a oublié ce qu’est la paix. Qui n’a jamais vu la couleur de ces pierres précieuses. La pureté dangereuse. Tous les hommes d’affaires louches se donnent rendez-vous à Luanda. Tout ça s’achète : voitures blindés, mercenaires, avions de guerre, blindés… Les vautours rôdent autour de l’Angola.
Que veut le chef de l’Unita ? Les diamants. Il ne s’en cache pas. Il continue de sortir des diamants de l’Angola en toute impunité. L’Unita a créé un Etat en Angola dans sa zone contrôlée. Elle y exploite des mines et possède même sa propre aviation. Les militaires de Jonas Savimbi sont normalement sous embargo, concernant les armes et les diamants, depuis huit ans. Leurs cadres sont normalement interdits de voyage. Pourtant, la machine meurtrière n’a même pas toussé.
Cette guerre profite à de nombreux pays voisins. Il y a ceux qui prennent leurs commissions sur le diamant en le rendant « moins rouge », ceux qui servent de base arrière et qui perçoivent de l’argent frais. L’embargo ne peut avoir aucune utilité si ces pays continuent de le violer. Dernièrement, le président ivoirien a promis de ne plus délivrer de passeports ivoiriens aux hommes de Savimbi et que son pays ne servira plus de base arrière. Cela fait des années que Luanda supplie ses voisins de ne plus vendre des passeports aux « négociants » de l’Unita. Car on retrouve ces derniers dans toutes les capitales diamantifères.
Luanda veut assécher les raisons de la guerre. Elle veut rendre son marché de diamants transparent. Pour cela, il faut que ses voisins acceptent. Rien n’est moins sûr.