Avec un doublement de son PIB tous les trois ans, l’Angola se remet à marches forcées de la longue guerre civile qui l’a handicapé. Les revenus croissants du pétrole soutiennent un effort d’équipement inédit.
« L’Angola, bientôt première puissance pétrolière d’Afrique », titre l’hebdomadaire économique Les Afriques dans son édition du 24 au 30 juillet 2008. Et de fait, l’Angola est désormais sous les feux de la rampe pour la presse économique, qui ne peut que saluer ses performances hors du commun : avec une croissance moyenne du PIB (produit intérieur brut) d’environ 15% par an, la richesse nationale double tous les trois ans, et les retombées sont dans tous les domaines.
José Pédro de Marais, meilleur ministre des finances 2008
Le magazine The Banker, publié par le Financial Times, vient de remettre au ministre des Finances angolais, José Pédro de Morais, le trophée du meilleur ministre des finances africains de l’année. Une distinction qui ne vient pas par hasard sur un homme qui sait mesurer les efforts des finances publiques, privilégier l’équipement du pays, et profiter de la conjoncture pétrolière pour renforcer les revenus de son pays.
Deux millions de barils par jour
Interrogé par le journaliste Charles Bambara pour Les Afriques, José Pédro de Morais précise ses ambitions : le secteur pétrolier connaîtra à lui seul, dans les cinq prochaines années, plus de 50 milliards de dollars d’investissements, ce qui devrait faire de l’Angola « le premier producteur de pétrole africain ». Il flirte encore avec les deux millions de barils/jour…
En même temps, le programme d’investissement dans les infrastructures « physiques et sociales » du pays est ambitieux : 11 milliards de dollars en 2007, 15 milliards en 2008 et 18 milliards de dollars prévus pour 2009, pour financer des milliers de kilomètres de routes, un réseau d’aéroports, un nouveau port en eaux profondes pour soulager celui de Luanda… De quoi assurer une croissance mieux partagée au sein du pays et de ses populations.
Alors que les économies des pays les plus développés sont à la peine, voire en plein marasme, l’essor tranquille de l’Angola est l’exemple même de la bonne santé économique de nombreux pays du continent.