L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, limogé


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L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Missoum Sbih, a été rappelé à Alger, il y a quelques jours, dans la discrétion la plus totale. Aucune information officielle à ce sujet n’a été communiquée.

Le mystère plane sur les raisons qui ont poussé Alger a rappelé son ambassadeur à Paris, Missoum Sbih. Ce dernier a quitté son poste, il y a quelques jours, dans une discrétion absolue, après huit ans de service. Selon les informations de TSA, ce serait Amar Bendjema, actuel ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, qui est pressenti pour prendre sa place à Paris. Toutefois, ce transfert ne devrait pas s’opérer dans l’immédiat. La France n’aurait pas été informée de manière officielle.

Missoum Sbih a été rappelé alors que le président Abdelaziz Bouteflika est toujours hospitalisé en France. Que se cache-t-il derrière ces manœuvres secrètes ? Sbih est considéré comme un proche de Bouteflika. Alger prépare-t-il la succession de Bouteflika pour 2014 ? Information certaine, le maintien de Missoum Sbih, 77 ans, à l’ambassade d’Algérie à Paris avait suscité à plusieurs reprises des interrogations sur la manière dont sont gérés par l’Algérie les carrières diplomatiques.

L’ambassadeur de France à Alger devrait lui aussi être prochainement rappelé par Paris. Nommé par Nicolas Sarkozy en mai 2012, André Parrant devrait quitter Alger cet été dans le cadre du grand « changement » opéré par le président français François Hollande.

Une nouvelle ère qui débute ?

Il semble que le rappel « définitif » de Sbih vise à mettre un terme à l’ère Bouteflika. Considéré comme « la tour de contrôle » de la diplomatie algérienne, nul doute pour ses détracteurs que Missoum Sbih, qui n’a pas particulièrement brillé à Paris, avait été maintenu à son poste uniquement dû à sa proximité avec le président algérien. L’impuissance d’Abdelaziz Bouteflika, actuellement en rééducation aux Invalides, permet à des « personnages » de s’activer discrètement dans les coulisses du palais d’El Mouradia pour mettre de côté tous les symboles du règne de Bouteflika.

Depuis 2005, Missoum Sbih, sur son siège d’Ambassadeur dans la rue d’Argentine, en agaçait plus d’un en Algérie où des figures certainement plus performantes aurait pu occuper le poste diplomatique le plus convoité d’Alger. Miracle, Sbih aura survécu à tous les chamboulements politiques de son pays alors qu’un ambassadeur reste en moyenne quatre ans en poste.

D’après El Watan, « le constat vaut aussi pour les milieux d’affaires qui pointent «l’immobilisme» de l’ambassadeur pour concrétiser des projets d’investissement en Algérie. D’aucuns au sein du landernau algérois pensent que Missoum Sbih était en préretraite (certes dorée) à Paris. Son profil allait comme un gant au président Bouteflika pour qui Paris vaut bien une exception compte tenu de la charge symbolique et du contentieux historique entre l’Algérie et la France. Fidèle parmi les fidèles du Président, Missoum Sbih se devait donc d’être digne de la mission qui lui a été assignée : rester calme », écrit le quotidien algérien.

La fin de Sbih a donc sonné. Son potentiel remplaçant a à son actif un pedigree politique bien garni et plus solide. Amar Bendjema est en effet favori. Le début d’un processus de « démantèlement du système Bouteflika arc-bouté sur un réseau dense de responsables à tous les niveaux de l’Etat » a semble-t-il débuté.

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