Un an après sa création pour contrer la menace jihadiste, l’Alliance des États du Sahel présente un bilan contrasté entre succès militaires et défis persistants.
Un an après sa création dans un contexte de montée en puissance des groupes jihadistes au Sahel, l’Alliance des États du Sahel (AES) fait face à un bilan contrasté. Alors que les dirigeants des pays membres mettent en avant les succès de cette coopération militaire et diplomatique, les observateurs soulignent les nombreux défis qui persistent.
Un pacte de défense face aux menaces terroristes
Née de la volonté de lutter contre les groupes armés et de protéger la souveraineté des États membres, l’AES s’est rapidement imposée comme un acteur majeur de la sécurité au Sahel. La mutualisation des moyens militaires, les échanges d’informations et les opérations conjointes ont permis de remporter quelques victoires tactiques.
Cependant, les attaques terroristes se multiplient, faisant des milliers de victimes civiles. Si l’AES a renforcé la coopération militaire, elle n’a pas encore réussi à inverser la tendance sécuritaire. Les experts pointent du doigt l’absence d’une véritable doctrine militaire commune et la persistance de rivalités entre les armées.
Une alternative à la CEDEAO
Le départ de l’AES de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a marqué une rupture majeure dans les relations entre les trois pays et leurs partenaires régionaux. Cette décision, motivée par le désir de plus de souveraineté et de liberté d’action, a renforcé la cohésion de l’Alliance.
Toutefois, l’isolement diplomatique et les sanctions économiques qui en découlent ont fragilisé les économies des pays membres. Si l’AES a réussi à créer un espace de coopération économique, les projets concrets peinent à se concrétiser.
Un rapprochement avec la Russie
Le partenariat privilégié avec la Russie est devenu l’un des piliers de l’AES. Le recours à des sociétés paramilitaires privées comme Wagner a renforcé les capacités militaires des armées malienne et burkinabè. Cependant, cette coopération soulève de nombreuses questions sur le respect des droits de l’homme et la souveraineté des États.
Les défis à venir
L’Alliance des États du Sahel est confrontée à de nombreux défis. La lutte contre le terrorisme reste une priorité absolue, mais l’organisation doit également consolider sa coopération militaire, développer son économie et garantir le respect des droits de l’homme.
Les défis à venir sont nombreux et complexes. La réussite de l’AES dépendra de sa capacité à s’adapter aux évolutions de la situation sécuritaire et à répondre aux aspirations des populations.
La consolidation de la coopération militaire, la mise en place de projets de développement concrets et le respect des droits de l’homme sont autant d’enjeux clés pour l’avenir de l’Alliance. Le partenariat avec la Russie, s’il offre des opportunités, soulève également des questions sur la souveraineté des États et le respect des normes internationales.