L’Algérie sur les rails du progrès 


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Train Algerie

Dans une démarche de modernisation de ses infrastructures, l’Algérie s’engage dans une transformation sans précédent de son réseau ferroviaire. Ce projet titanesque, qui vise à tripler la longueur des voies d’ici 2030, s’inscrit dans une stratégie globale de développement économique et de désenclavement territorial tout en renforçant le positionnement du pays comme acteur clé de la mobilité en Afrique..

L’Autorité ferroviaire algérienne a récemment dévoilé un plan d’investissement colossal de 2,8 milliards de dollars, témoignant de la volonté du pays de hisser son infrastructure ferroviaire aux plus haut niveau des standards internationaux d’ici 2035. Ce programme de modernisation, qui s’appuie sur des partenariats stratégiques avec plusieurs pays, notamment la Chine, la France et l’Allemagne, va permettre de répondre à une demande croissante de mobilité, tant pour les voyageurs que pour le fret.

Des projets structurants avec la ligne Khenchela-Constantine

Au cœur de cette révolution ferroviaire, plusieurs projets phares émergent. La ligne Khenchela-Constantine, actuellement en construction, permettra de désenclaver des régions entières mais aussi d’accélérer considérablement les déplacements entre ces deux pôles économiques importants.

L’inauguration d’une usine de fabrication de traverses ferroviaires par le groupe chinois CRCC à Tindouf marque une étape importante dans cette transformation. Cette installation stratégique permettra notamment d’approvisionner en matériaux la construction d’une ligne majeure de 950 kilomètres, destinée au transport du minerai de fer depuis le gisement de Gara Djebilet jusqu’à Béchar.

Modernisation technique et innovation au service des voyageurs

La Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) orchestre cette modernisation. Le réseau existant bénéficie d’une duplication progressive des voies, permettant d’augmenter significativement la capacité de transport. L’électrification du réseau se poursuit parallèlement, réduisant l’empreinte environnementale tout en augmentant l’efficacité opérationnelle. La SNTF déploie également des systèmes de signalisation de dernière génération pour garantir une sécurité optimale et optimiser la gestion du trafic. Enfin, la construction de nouvelles gares multimodales vient compléter ce dispositif, offrant aux voyageurs des espaces modernes et fonctionnels.

Cette expansion ferroviaire agit comme un puissant catalyseur du développement économique territorial. Les entreprises bénéficient directement de cette modernisation grâce à une réduction significative des coûts logistiques et répercutent ensuite ces avantages vers le consommateur.

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En outre, au-delà des aspects économiques, ce développement ferroviaire s’inscrit dans une démarche écologique ambitieuse. Le transfert d’une partie du trafic routier vers le rail va permettre de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre. L’optimisation des déplacements et l’électrification du réseau contribueront à faire du transport ferroviaire algérien un modèle de mobilité durable pour la région.

Une ambition qui rayonne au-delà des frontières

Cette modernisation du réseau ferroviaire algérien s’inscrit également dans une vision plus large de connectivité régionale et continentale. Le pays se positionne stratégiquement comme un hub logistique majeur entre l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.

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Des discussions sont en cours pour renforcer les connexions ferroviaires avec les pays voisins, notamment le Mali et le Niger, dans le cadre des initiatives de développement des corridors transsahariens. Des protocoles d’accord ont déjà été signés pour étudier la faisabilité de lignes transfrontalières stratégiques. Cette extension du réseau vers le sud s’aligne parfaitement avec les objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui prévoit un réseau ferroviaire intégré à l’échelle continentale.

La participation active de l’Algérie aux forums ferroviaires africains et son rôle moteur dans plusieurs projets d’infrastructure régionaux témoignent de son engagement pour une intégration continentale renforcée.

Avec plus de 5 000 kilomètres de voies ferrées déjà opérationnelles et le triple dans six ans, l’Algérie pose les jalons d’un avenir où le rail sera l’épine dorsale de sa croissance économique. Les retombées de ces investissements massifs devraient se faire sentir bien au-delà du secteur des transports, catalysant une transformation profonde de l’économie nationale.

Masque Africamaat
Kofi Ndale, un nom qui évoque la richesse des traditions africaines. Spécialiste de l'histoire et l'économie de l'Afrique sub-saharienne
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