Ils sont nombreux ceux qui avancent que l’Algérie considère le royaume du Maroc comme un ennemi. Au regard de certains actes posés côté algérien, il est légitime de remettre cette thèse d’animosité en cause.
Le Maroc et l’Algérie sont certes en conflit. Un conflit diplomatique, qui tourne au vinaigre avec des menaces brandies d’affrontement armé entre les deux pays voisins en Afrique du Nord. Une situation tendue interprétée de différentes manières par des spécialistes et autres observateurs. Certains sont même allés jusqu’à évoquer une animosité viscérale entre Alger et Rabat. Qu’en est-il concrètement des relations entre les deux pays qui se disent frères et se regardent en chiens de faïence ?
Il faut reconnaître que ces conclusions d’animosité sont toutefois étayées par des sorties de personnalités des deux pays, qui n’hésitent pas à se tirer dessus, à travers des propos et autres accusations incendiaires. L’Algérie, qui a par exemple son Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie à gérer, trouve l’opportunité de pointer le Maroc qui tente de contenir la colère au Sahara Occidental, avec des affrontements face à la branche armée, le Front Polisario. Le Maroc et l’Algérie sont vus comme deux frères ennemis.
Est-ce réellement le cas ? Deux faits permettent légitimement de se poser la question de savoir si réellement, le Maroc et l’Algérie se considèrent comme des ennemis. Du moins, pour être plus précis : l’Algérie, que l’on considère agressive et souvent provocatrice, en veut-elle au royaume du Maroc, considéré, à tort ou à raison, comme la victime dans cet interminable conflit entre les deux voisins en Afrique du Nord ?
Il y eut d’abord cette sortie du chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, qui a pointé des faits que posent le Maroc, notamment dans ses relations avec Israël, qui « éloignent le royaume de l’Algérie et de son peuple ». Un éloignement qu’Alger n’aurait visiblement pas souhaité. Des propos du ministre algérien des Affaires étrangères, on peut aisément comprendre que l’Algérie n’aurait point voulu un éloignement. Celui qui ne veut pas d’actes qui éloignent, aurait forcément souhaité des actes qui rapprochent. Et de toute évidence, nul ne cherche à se rapprocher d’un ennemi.
L’autre fait majeur est la fourniture par la compagnie pétrolière algérienne, Sonatrach, de gaz de pétrole liquéfié (GPL) à Afriquia Gaz, qui se trouve être une société de distribution de gaz et de carburants appartenant au chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch. En clair, l’Algérie fournit du gaz, important pour ne pas dire vital, au Maroc. Deux faits qui indiquent clairement que l’Algérie n’en veut pas au Maroc. Du moins, pas telles que les relations entre les deux pays sont décrites : explosives ponctuées par une grande animosité.
Car rien n’empêche au gouvernement du Président Abdelmadjid Tebboune de s’opposer à cette livraison de gaz par la Sonatrach au Maroc. Quel quel soit le type de contrat signé entre les deux parties. Si Alger livre du gaz de pétrole liquéfié au Rabat, c’est que quelque part, l’Algérie considère le Maroc comme un pays frère, à qui, forcément, elle apportera assistance, en cas de besoin. Comme el le fait en ce moment. D’où un espoir permis de retrouvailles entre les deux pays voisins et frères, qui ne manquent pas parfois de donner des sueurs froides à l’international.