Pierre Chaulet, célèbre résistant durant la guerre d’Algérie, s’est éteint vendredi 05 octobre 2012 des suites d’une longue maladie.
Un « juste parmi les justes », un « grand patriote » s’en est allé ce vendredi : Pierre Chaulet. Né le 27 mars 1930 en Algérie, ce médecin de profession s’est illustré durant la guerre d’Algérie en prenant part à la résistance au côté du Front de libération national (FLN).
Lassé de la vie qu’il mène avec les siens, les colons français, Pierre Chaulet décide très tôt de rejoindre un peuple en quête de liberté. Près de trois semaines après le début de la guerre, il s’engage, avec son épouse Claudine Guillaut-Chaulet, au sein du FLN. Le couple trouve refuge dans cet esprit nationaliste, un engagement total pour l’indépendance de l’Algérie. Leur nouvelle famille devient alors les réseaux clandestins du FLN. Arrêté puis relâché, Pierre Chaulet est sous étroite surveillance de la police coloniale avant d’être expulsé avec son épouse. Ils parviennent à rejoindre Tunis. Là-bas, Pierre fait partie de la rédaction d’El Moudjahid, la voix de la résistance, où il collabore avec d’autres militants tels que Abane Ramdane et le psychiatre Franz Fanon.
Le retour ne sera effectif qu’en 1962, à l’indépendance. Pierre et Claudine Chaulet rentrent alors en Algérie et adoptent la nationalité algérienne. La jeune république socialiste trouve en eux des cadres dévoués à leurs « tâches d’édification nationale ». Pierre travaille en tant que professeur de médecine et devient l’un des instigateurs du système de santé en Algérie. Claudine se consacre à la sociologie et à l’étude du monde rural dans divers centres de recherches mais aussi à l’université où elle enseignera jusqu’à sa retraite.
De 1962 à son décès, Pierre Chaulet n’aura a aucun moment renoncé à son engagement et à son dévouement pour l’Algérie. Ni la terrible guerre d’Algérie, ni même la sanglante « décennie noire » ne lui auront fait perdre espoir de voir un jour l’Algérie briller. Sa disparition clôt le chapitre d’un long et exemplaire militantisme entamé dans le syndicalisme étudiant, prolongée dans le mouvement indépendantiste et poursuivi dans la lutte pour une santé publique de qualité en Algérie, mais aussi ailleurs dans le monde de par son implication au sein de l’Organisation mondiale de la santé.
Une messe d’adieu sera célébrée le 9 octobre à la Maison diocésaine, à Alger, par Monseigneur Henri Teissier, avant l’inhumation, le même jour, au cimetière chrétien d’El Madania. Certes, l’Algérie se souviendra de Pierre Chaulet comme un homme de courage.