Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a créé la surprise en confirmant sa venue au sommet de Yaoundé. C’est la première fois que l’Algérie participe à ce genre de rencontres qu’elle qualifiait naguère de néocolonialistes. Mais, aujourd’hui, Alger a besoin de redorer son image.
Une première. L’Algérie participera, pour la première fois, au sommet France-Afrique. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a confirmé son arrivée, ce mercredi, à Yaoundé. Objectif : redorer l’image de l’Algérie. Tout un programme. Avec un bilan catastrophique sur le plan intérieur, plus de neuf mille morts, victimes de la guerre civile, Bouteflika se multiplie sur le plan international.. » L’Algérie sera présente partout où elle jugera bon de délivrer son message « , explique-t-on à la présidence algérienne. Paris s’est empressé de féliciter Alger pour sa participation. » C’est une évolution notable que nous saluons et apprécions à sa juste valeur « , s’est réjouie Catherine Colonna, porte-parole de l’Elysée.
Image, dette et leadership
Apartés. Le président algérien profitera de ce sommet pour rencontrer le roi du Maroc et, selon des sources diplomatiques, le président français. Le dossier du Sahara occidental, qui empoisonne les relations algéro-marocaines, sera au centre des discussions entre Bouteflika et Mohamed IV.
Abdelaziz Bouteflika espère redonner à l’Algérie son rôle de leader de l’Afrique. Il se positionne comme interlocuteur des pays africains endettés avec l’Occident. C’est dans ce sens qu’il a privilégié l’axe Alger-Lagos-Pretoria. Les trois capitales ont concocté, dans le plus grand secret, un plan sur la dette africaine que le président sud-africain, Mbeki, présentera aux » grands de ce monde » à Davos.
Crime identitaire. Les islamistes et les baathistes (tenants du panarabisme) algériens crient à la trahison. Ils voient dans cette participation un rapprochement avec l’Occident et surtout avec la France -donc de la francophonie- au détriment des pays » arabes frères « . Poussant très loin leur prose, les islamistes parlent de » crime identitaire « . Mais Bouteflika, surnommé par les démocrates algériens de président-ministre des Affaires étrangères, se moque de ces critiques. Il entend s’occuper de ce qu’il affectionne le plus : la diplomatie.