L’Algérie met le tabac sous surveillance


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Cigarettes made in Algérie
Cigarettes made in Algérie

C’est un changement qui risque de secouer les habitudes des fumeurs algériens. Depuis quelques mois, le gouvernement serre la vis sur le marché des cigarettes. Et les mesures sont musclées : nouveau système d’agrément pour les distributeurs, contrôles renforcés, registres détaillés des ventes… De quoi donner des sueurs froides aux fumeurs.

L’État algérien prend les choses en main. Depuis quelques mois, le gouvernement met en place une réforme ambitieuse du marché des cigarettes, une décision saluée par de nombreux experts de santé. Au programme : un système d’agrément rigoureux pour les distributeurs, des contrôles renforcés et une traçabilité totale des ventes. Des mesures qui témoignent d’une réelle volonté politique de protéger la population et de récupérer l’argent de la contrebande.

« C’est un changement majeur et nécessaire« , nous confie Ahmed, petit revendeur à Alger. « Certes, il faut maintenant tout déclarer, tout justifier, mais c’est pour le bien de tous. » Le Journal officiel n°84 pose en effet un cadre clair et strict : chaque paquet vendu sera tracé, chaque transaction consignée. Une révolution salutaire pour un marché qui avait besoin d’être assaini.

Un impact important sur les prix

Les prix évoluent également, dans une logique de santé publique. Plus le tarif est élevé, plus les jeunes repoussent la période de leur première cigarette. Ainsi, le paquet de Marlboro est passé de 380 à 400 dinars, les Gauloises ont augmenté aussi de 20 dinars. Des hausses programmées qui s’inscrivent dans une stratégie globale de l’État, formalisée dans la loi de finances 2025, visant à décourager la consommation tout en sécurisant les recettes fiscales.

Cette politique volontariste répond à un enjeu crucial : l’Algérie compte six millions de fumeurs, dont beaucoup commencent dès l’adolescence. Avec 15 000 décès annuels liés au tabac, l’État prend ses responsabilités pour protéger sa population, particulièrement les plus jeunes. « C’est une approche cohérente et courageuse« , souligne un pneumologue à Oran. « Bien sûr, certains se tourneront vers le marché noir, mais l’État montre qu’il place la santé publique au cœur de ses priorités. » Et la lutte contre la contrebande va être renforcée en parallèle pour éviter justement cet effet de bord.

Les Algériens vont devoir s’adapter progressivement à ces nouvelles mesures. Si certains réduiront leur consommation, d’autres vont arrêter, encouragés par cette politique dissuasive. Une chose est certaine : avec cette réforme courageuse, l’Algérie fait un pas santé vers un sans fumée ses citoyens.

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