Après deux ans et demi de négociations, Renault et le gouvernement algérien semblent avoir trouvé un terrain d’entente. Les deux parties sont parvenues, le 25 mai dernier, à un accord préalable à propos de l’implantation d’une usine Renault en Algérie.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton « Renault- Algérie ». Après des rumeurs sur l’abandon du projet, celui-ci vient d’être de nouveau remis sur la table. Sans toutefois parvenir à un accord définitif, Le Figaro révèle qu’un accord-cadre a été conclu le 25 mai entre la marque automobile et le gouvernement algérien. Les éléments qui bloquent encore la signature d’un accord définitif est, entre autres, le choix du lieu d’implantation. La ville Bellara (wilaya de Jijel), proposé par Alger, ne convient pas à Renault qui, lui, a des vues sur Rouiba (wilaya d’Alger). Pour l’heure, aucun compromis à l’horizon ne semble se profiler.
Alors que Renault table sur une cadence initiale de 25 000 voitures la première année – la Symbol, une clio 2 avec un coffre apparent vendu au Maghreb –, Alger, plus ambitieux, mise de son côté sur une capacité de 75 000 véhicules, puis 150 000. Là aussi, les deux parties ne s’entendent pas sur la cadence de production.
A la différence de l’Algérie, Renault n’a pas rencontré de grandes difficultés pour s’implanter au Maroc. Bien au contraire, le roi Mohammed VI a d’ailleurs déroulé son tapis rouge à la marque automobile. Bouteflika n’en a pas fait autant. Alger a pour habitude de rester prudent face aux demandes d’implantations de multinationales. Le groupe attend de l’Etat « un véritable accompagnement et non du dirigisme ». En cas d’implantation, les fabrications seront, dans un premier temps, exclusivement destinées au marché local par rapport à l’usine de Tanger qui, elle, exporte 85% de ses constructions vers l’Europe.
L’automobile en Algérie, une manne financière
Renault n’a pas l’intention de céder sa place à un autre. D’une part, la marque est classée numéro un en Algérie avec un quart des ventes. En 2011, 75 000 voitures, dont 28 000 Symbol, ont été vendues aux Algériens. Et d’autre part, le secteur de l’automobile en Algérie se porte bien, et ce, malgré les nombreuses restrictions imposées à cette activité. « Rien ne peut diminuer de l’intérêt que portent les Algériens à l’automobile. Ni les taxes, ni la suspension du crédit à la consommation n’ont eu raison de l’enthousiasme de milliers d’Algériens qui rêvent de posséder une voiture », affirme le quotidien algérien L’actualité.
D’après le Centre de l’Informatique et des Statistiques (Cnis), les importations algériennes de véhicules de tourisme ont enregistré une hausse de 45,8% en janvier 2012, soit 192 millions de dollars contre 131, 7 millions pour la même période en 2011. Les accessoires automobiles se vendent bien aussi. Les importations pneumatiques, par exemple, ont enregistré une importante progression de 67% par rapport à janvier 2011.
Lire aussi :