Dans une étape décisive pour la transition énergétique euro-africaine, l’Algérie confirme son engagement dans le projet SoutH2 Corridor. Cette infrastructure majeure, qui vise à acheminer l’hydrogène vert du Maghreb vers l’Europe centrale d’ici 2030, promet de révolutionner le paysage énergétique méditerranéen. Sont concernés, l’Algérie, la Tunisie, l’Italien l’Allemagne et l’Autriche.
Le projet SoutH2 Corridor, visant à connecter l’Afrique du Nord et l’Europe grâce à une infrastructure de transport d’hydrogène renouvelable, franchit une étape déterminante avec la signature officielle de la Déclaration de Rome ce 21 janvier 2025. Cette rencontre ministérielle, qui réunit les pays moteurs du projet – Algérie, Tunisie, Italie, Allemagne et Autriche – marque l’engagement commun en faveur d’une transition énergétique ambitieuse et durable.
Une coopération énergétique renforcée
Invité par les ministres italiens Antonio Tajani (Affaires étrangères) et Gilberto Pichetto Fratin (Environnement et Sécurité énergétique), le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, s’est rendu à Rome accompagné d’une délégation de haut niveau. Cette rencontre a permis de réaffirmer la place essentielle de l’Algérie dans ce projet et de poser les bases d’une coopération renforcée entre les différents acteurs impliqués.
« L’Algérie renouvelle son engagement à renforcer la coopération régionale et internationale pour atteindre les objectifs de l’énergie propre et du développement durable, ce qui reflète sa vision ambitieuse d’être un partenaire clé dans les efforts internationaux pour relever les défis climatiques et garantir la sécurité énergétique à tous« , précise un communiqué du ministère de l’énergie algérien.
Le Maghreb, futur géant de l’hydrogène vert
Avec leur potentiel considérable pour la production d’énergie renouvelable, l’Algérie et la Tunisie s’imposent comme des acteurs clés du corridor. En réutilisant des infrastructures existantes, comme le gazoduc Transmed reliant la Tunisie à l’Italie, et en construisant de nouvelles capacités, le projet vise à acheminer jusqu’à 4 millions de tonnes d’hydrogène vert par an vers l’Europe centrale.
Antonio Gozzi, président de Federacciai, est revenu sur le thème du coût de l’hydrogène, rappelant que « le problème qui entrave la diffusion de l’hydrogène dans l’industrie sidérurgique est le prix trop élevé du vecteur énergétique« . Pour cette raison, une infrastructure comme le Corridor SoutH2 pourra ouvrir de nouveaux scénarios, « permettant d’acheminer le H2 vert produit en Afrique du Nord vers l’Europe à des coûts compétitifs« .
Des retombées économiques majeures et des défis à relever
La Déclaration signée à Rome va renforcer la sécurité énergétique européenne et soutenir la croissance locales les pays producteurs. Elle prévoit le développement de projets d’infrastructures en Algérie et en Tunisie, soutenus par des partenariats technologiques et des investissements étrangers. Des acteurs majeurs de l’énergie, tels que TotalEnergies, Verbund et ACWA Power, ont déjà annoncé des initiatives pour produire de l’hydrogène vert en Afrique du Nord.
Inscrit sur la liste des Projets d’Intérêt Commun par la Commission européenne, le corridor doit entrer en service d’ici le 1er janvier 2030. Il ambitionne de contribuer à hauteur de 40% aux objectifs européens en matière d’hydrogène renouvelable.
Le succès de cette initiative repose désormais sur la capacité des pays signataires à surmonter les défis techniques, financiers et réglementaires. La mise en place d’un groupe de travail technique, qui se réunira tous les six mois, permettra de suivre et d’accompagner la mise en œuvre du projet. Dans un contexte où l’urgence climatique pousse à repenser les modèles énergétiques, le SoutH2 Corridor incarne une vision ambitieuse pour une économie verte à l’échelle euro-africaine.