L’Algérie accélère sa révolution bleue face au stress hydrique avec l’usine de dessalement d’Oran


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Usine de dessalement d'Oran
Usine de dessalement d'Oran

Face à une pénurie d’eau croissante, l’Algérie déploie un programme massif de dessalement d’eau de mer. L’inauguration d’une nouvelle usine géante à Oran par le président Tebboune marque le début d’une ère nouvelle : cinq méga-stations vont doubler la production d’eau dessalée du pays, une prouesse technologique réalisée pour la première fois par des compétences 100% algériennes.

Du défi climatique à la souveraineté hydrique

L’équation est implacable pour l’Algérie : les ressources en eau par habitant ont chuté de moitié en cinquante ans, selon la Banque mondiale. Confronté à des sécheresses de plus en plus sévères, le pays transforme cette contrainte en opportunité. L’usine de Cap Blanc, à Oran, illustre cette ambition : avec ses 300 000 mètres cubes quotidiens, elle alimentera 15 millions de citoyens.

« Nous sommes arrivés au stade des grandes réalisations en un temps record et avec les technologies les plus modernes », affirme le président Tebboune lors de l’inauguration. Un virage stratégique qui marque aussi l’émergence d’une expertise nationale.

Le pari de l’indépendance technologique

Pour la première fois, ce sont les entreprises nationales qui mènent la danse. Les filiales de Sonatrach et Cosider ont relevé un défi majeur : construire ces infrastructures en 26 mois, quand il fallait auparavant plus d’une décennie. Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, met en avant un taux d’intégration nationale « les cinq usines de dessalement réalisées dans le cadre du plan d’urgence présidentiel ont été construites avec des compétences 100% algériennes et que le taux d’intégration des produits nationaux dans ces infrastructures a atteint 30%« .

Cette maîtrise technologique va au-delà de la simple production d’eau. Les ingénieurs algériens développent des solutions innovantes pour réduire l’empreinte énergétique des usines et optimiser le traitement des rejets salins. « Nous voici au stade des grandes réalisations en un temps record et avec les technologies les plus modernes », souligne Tebboune.

Un modèle pour l’Afrique du Nord

Alors que le Maroc et la Tunisie développent aussi leurs capacités de dessalement, l’Algérie se positionne en leader régional. Au-delà de la simple réponse à l’urgence climatique, le pays dessine une nouvelle carte de l’autonomie hydrique en Méditerranée.

Avec ses cinq nouvelles méga-stations, l’Algérie teste un modèle de développement qui pourrait inspirer d’autres pays confrontés au stress hydrique. Une expertise précieuse alors que la région s’apprête à affronter les défis climatiques des prochaines décennies.

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