L’Algérie a le plus mauvais système de Santé du Maghreb


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L’Algérie, en dépit de ses richesses et de ses réserves en pétrole et en gaz qui se chiffrent en milliards, n’affiche nullement les meilleurs indicateurs de Santé au Maghreb.

Le système de Santé Algérien est le plus mauvais au Maghreb. C’est la triste conclusion à laquelle ont abouti des experts de l’Université de Sherbrooke (Canada) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans un dossier publié récemment par le Magazine Jeune Afrique, ces experts ont planché sur les systèmes de Santé de trois pays Maghrébins, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, pour en dresser un tableau général sur les progrès réalisés et les déficits encore persistants.

Et à ce propos, un tableau comparatif des systèmes de santé dans les trois pays du Maghreb central a été établi par ces experts. A la lecture de ce tableau, tout le monde a vu que l’Algérie, en dépit de ses richesses et ses réserves en milliards, n’affiche nullement les meilleurs indicateurs de Santé au Maghreb. Bien au contraire, elle traîne loin derrière ses voisins.

D’abord, l’espérance de vie au Maroc et en Tunisie est nettement meilleure que celle enregistrée en Algérie. En Tunisie, elle est de 70 ans pour les hommes et 75 pour les femmes, contre, respectivement, 70 et 74 pour le Maroc et 70 et 72 pour l’Algérie.

D’autre part, le quotient de mortalité infanto-juvénile pour 1000 naissances vivantes est beaucoup plus dramatique en Algérie que dans les deux autres pays voisins. S’il est de 23 en Tunisie, contre 37 au Maroc, il dépasse le 38 en Algérie !

Les Algériens n’arrivent même pas à acheter comme il se doit les médicaments indispensables. D’ailleurs, c’est pour cela que les dépenses personnelles de santé par habitant et par an sont beaucoup moins élevées qu’en Tunisie. L’Algérien arrive à peine à consacrer 157 dollars à sa santé durant toute une année ! Cela concerne surtout les malades chroniques en Algérie qui se privent souvent de leurs médicaments à cause de leur cherté et, aussi, de leur pénurie.

Les responsabilités de l’Etat algérien

Enfin, si les conclusions des experts de Sherbrooke et de l’OMS citées par Jeune Afrique soulignent que des progrès réels en matière de santé ont été réalisés dans notre pays depuis l’Indépendance, ils ne manquent pas aussi d’épingler l’Etat Algérien pour sa marginalisation des médecins et les conditions sociales précaires dans lesquelles il les enferment en dépit de son aisance financière.

« En Algérie, un médecin généraliste commence sa carrière à 250 euros par mois et un spécialiste de niveau bac+12 à 450 euros (au Maroc, ils commencent à 727 euros et 910 euros, et en Tunisie à 791 euros et 935 euros). Dans ce contexte, les CHU sont régulièrement paralysés par des grèves et les médecins se sentent toujours méprisés », signale-t-on dans le dossier de Jeune Afrique.

Ainsi, ce nouveau décryptage de notre système de Santé vient de gifler les assurances déplacées et les mensonges répétitifs du gouvernement et du ministère de la Santé sur la qualité de soin et la bonne prise en charge médicale dans notre pays. L’Algérie si riche et si prospère n’est même pas au niveau de ses voisins, pourtant pauvres et dépourvus de sources de richesses, en matières de soins prodigués à ces citoyens !

Des citoyens auxquels, finalement, personne ne pense puisque nos hauts dirigeants se soignent tous à l’étranger au moindre petit bobo. Ce nouveau constat amer ne risque donc pas de les empêcher de dormir tranquillement la nuit.

Abderrahmane Semmar, pour El Watan

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