« Dollarisée » au maximum du fait de la structure même de son commerce extérieur, où prédominent les hydrocarbures, l’économie algérienne découvre les premiers contours de la « zone euro ».
L’ouverture du commerce extérieur aux opérateurs privés et la libéralisation économique sont des tendances lourdes qui, incontestablement, facilitent la « métabolisation » du phénomène euro par l’économie algérienne et le système bancaire local. L’effort « pédagogique » fait par les partenaires européens, depuis deux années déjà, porte ses premiers fruits. L’initiation à l’euro se fait aussi au niveau des opérateurs qui, de plus en plus, s’intéressent à la question en initiant leurs personnels à l’euro, appelé à devenir, dès janvier 2002, monnaie internationale de transaction et aussi monnaie de placement, de réserve et de facturation.
Manque de préparation
Pour les entreprises et les banques, les changements sont évidents et agencés. Ce qui n’est pas vraiment le cas de certains particuliers, notamment les voyageurs, les touristes et les retraités. En Europe, ces derniers avaient eu tout le temps pour s’entraîner aux conversions (franc-euro, euro-franc). En Algérie, ils n’avaient pas cet avantage. Mieux, dès 2002, ils devront appréhender les valeurs de leurs pensions et retraites en euro et sans conversion. Les pensions et rentes diverses leur seront désormais versées en euro et leurs comptes bancaires, ainsi que la totalité de leur actifs seront libellés en euro. Bien entendu, ce que craignent les particuliers algériens, en l’occurrence les touristes, les retraités, les hommes d’affaires et les malades en soins en France ou dans les pays de l’Union européenne, c’est la crainte de la baisse de leur pouvoir d’achat.
Conversion gratuite
D’ores et déjà, il est certain qu’il n’y aura pas de baisse du simple fait de la conversion, il faut noter aussi que cette opération de conversion ne sera pas « payante » car n’étant pas une opération de change à proprement parler. Enfin, il faut aussi noter que pour les retraités séjournant régulièrement en France ou dans tout autre pays de l’Europe (Allemagne, Belgique), ils avaient toute la possibilité de s’initier à l’euro puisque dès le 1er janvier 1999, les opérations et règlements des prestations sociales s’effectuaient en euro aussi. A l’intérieur des banques et des entreprises, des changements comptables et informatiques sont aussi une exigence de ce passage à l’euro. Des coûts d’adaptation sont donc indispensables pour ne pas avoir à supporter les coûts de transaction déjà assez lourds par rapport à ceux du dollar.
Par K. M.