Quatre artistes pour un groupe, un groupe pour une musique, une musique pour un nom. Tama. Le deuxième album de la brillante formation world développe une véritable identité où tous les talents sont complémentaires. Un joli travail d’équipe pour une oeuvre aboutie. Essentiel.
Tama ou l’unité dans la diversité. Témoin de la rencontre de différents univers musicaux, Espace, le deuxième album du groupe, est sans doute l’un des meilleurs albums world de l’année. Une production acoustique riche et sans fausse note où chaque artiste est un élément capital de l’ensemble.
Une chanteuse malienne, un percussionniste guitariste et chanteur bissau-guinéen, un chanteur malien également joueur de Ngoni (piano à pouce) et un guitariste pop anglais imprégné de mysticisme bengali : étrange formation que Tama. Sur le papier il y aurait de quoi être dubitatif. Un scepticisme balayé dès les premiers accords de l’album. Car l’alchimie est là.
Force de l’acoustique
Les mélomanes auront toujours un faible pour la musique acoustique. Seule à même de juger véritablement de la valeur des artistes. Pas de bidouillage studio pour cacher la misère, le son sonne juste ou ne sonne pas. À ce jeu là, Tama est un orfèvre en la matière. C’est d’ailleurs ce qui confère à l’album toute sa dimension.
Tama est l’histoire d’une rencontre. Parallèlement à leur carrière solo, les quatre piliers du groupe se sont donnés rendez-vous pour partager leurs inspirations. Mamani Keita qui s’est distinguée l’année dernière avec le très remarqué album Electro Bamako promène sa voix haut perchée en toile de fond de l’opus. Dans la pure école malienne, elle signe également trois des douze titres d’Espace dont le très inspiré « Yalala ».
Invités de prestige
C’est au guitariste anglais Sam Mills que l’on doit la genèse de Tama. Marié à la star hindi Susheela Raman, il a invité sa femme à poser sur le titre « Snimbe » auprès du troisième larron de la bande, Djanuno Dado. Le Bissau-guinéen, percussionniste de formation, officie également de belle façon au micro. Tout comme en témoigne, « Oka », l’excellent premier morceau de l’album.
Principal leader vocal sur le disque, le Malien Tom Diakité, remplit sereinement son office en se fondant dans la musique concoctée par ses pairs. Espace brille par son impeccable enregistrement. La très bonne prise de son met en valeur le travail de tous les instruments et dévoile toute la richesse des compositions. Une réussite.
Lire aussi : Electro Bamako, métissage musical novateur