Le gouvernement sénégalais pense adopter le modèle des coopératives laitières andalouses. Retour sur une fascination à l’issue prometteuse.
Le gouvernement sénégalais fait les yeux doux à une belle Espagnole. Ou plutôt, une belle Andalouse : la coopérative laitière de la Vallée de Los Pedroches (COVAP). Récemment le ministre de l’Agriculture, M. Pape Diouf, a reçu très officiellement le directeur de cette coopérative de la région de Cordoue, Abel Rodriguez afin de poser les jalons d’un partenariat permettant de développer une structure comparable au Sénégal.
Le Sénégal cherche, en effet, à atteindre l’autonomie agricole et à ne pas dépendre de l’Union européenne qui privilégie ses exportations aux dépens du développement des pays pauvres d’Afrique.
Qu’a donc de si attirant la COVAP pour susciter un intérêt qui ne sera pas démenti par son directeur lui-même ? Version de l’intéressé : » Notre coopérative de 30 000 têtes est répartie en petites exploitations familiales, gérant une cinquantaine de têtes. Elle s’étend sur les terres arides de la Sierra Morena. Autant de paramètres humains et climatiques comparables à ceux du Sénégal. Et pourtant. Alors que la moyenne de production annuelle par vache, même dans la verte Galice, s’élève à 6.000 litres, celle de la COVAP atteint une moyenne de 8500 litres « .
L’expérience des Kibboutz
Le secret de cette performance : une formule nutritionnelle américano-israélienne que le directeur de la coopérative a ramenée des Kibboutz : la NRC. L’idée tient en deux points. Un : il faut cultiver des éléments naturels qui poussent facilement sur le terrain. En Andalousie, ce sera le soja, la semence de coton, le maïs. Deux : développer un réseau d’approvisionnement à la carte. » Selon les espèces, les qualités de lait produites, les saisons, nous allons donner des rations spécifiques, à des intervalles différents. Trois cent soixante cinq jours par an, les centres d’alimentation prodiguent conseils et rations aux quelques 5.000 chefs d’exploitation de la coopérative « .
Autres piliers de cette politique qui maîtrise tous les maillons de la chaîne, de la production à la distribution : un organisme de crédit (banque agricole), des réseaux de transformation et de distribution et des centres de formation. C’est dire si l’application du savoir-faire andalou dépendra du niveau des infrastructures existantes au Sénégal. Mais comme l’affirme M Rodriguez, » le Sénégal est le pays le plus stable d’Afrique. Si nous avançons sans précipitation et avec méthode, nous réaliserons nos objectifs « .