A partir de 2025, 25 millions de jeunes africains seront chaque année au chômage. L’étude RuralStruc, un vaste programme de recherche mis en œuvre par la Banque mondiale, cofinancé par le Fonds international de développement agricole (Fida) et la coopération française, préconise de miser sur l’agriculture familiale, un vivier d’emplois considérable.
Faute de « transition économique », entraînant un passage massif de l’activité agricole vers les autres activités, l’Afrique doit préparer, selon l’étude RuralStruc, vaste programme de recherche mis en œuvre par la Banque mondiale, cofinancé par le Fonds international de développement agricole (Fida) et la coopération française, « l’arrivée massive des jeunes sur le marché de l’emploi en Afrique subsaharienne ». L’étude indique également qu’à partir de 2025, 25 millions de jeunes africains subsahariens seraient chaque année au chômage. D’où la nécessité de créer près de 200 millions d’emplois. L’agriculture familiale, principal vivier d’emplois en Afrique, serait à même de relever ce défi.
Cette étude, réalisée après 25 ans de libéralisation des marchés, analyse les transformations structurelles de l’agriculture dans sept pays, dont quatre en Afrique sub-saharienne, en s’appuyant sur une enquête d’envergure menée auprès de 8000 familles. Il en ressort que les 800 millions de petits producteurs qui sont régis par une exploitation agricole familiale sont ceux qui emploient la majorité des 1,3 milliards d’actifs agricoles.
L’agriculture familiale, une stratégie durable
L’autoconsommation familiale s’impose car le taux de pauvreté est trop élevé. Près de 80 % des ménages sondés ont des revenus nettement inférieurs à 2 dollars par personne et par jour.
Or le retrait de l’Etat du secteur, provoqué par l’« ajustement structurel » et imposé dans les années 80 aux pays en voie de développement, est la cause de la dégradation des infrastructures agricoles, de la forte baisse de l’utilisation d’engrais, de la disparition des structures d’accompagnement technique, de l’érosion des capacités de recherche, de l’accentuation de la pauvreté rurale et de la faim. Sans, pour autant, assurer la pérennité du maintien de la fertilité.
Pour créer davantage d’emplois, l’étude RuralStruc recommande trois stratégies : le développement des marchés régionaux, la génération d’une diversification des revenus, et la remise à plat des stratégies territoriales.
Pour rappel, l’agriculture, précisément l’agriculture familiale, a été au centre des débats lors de la conférence de l’ONU sur le développement durable qui s’est déroulée à Rio du 20 au 22 juin.