L’Agence nationale pour l’emploi a été créée, en 2001, par le ministère malien de l’Emploi et de la formation professionnelle. Cette agence, calquée sur le model français, a pour but de faciliter l’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi dans un pays qui compte actuellement un million trente cinq mille chômeurs, soit environ 9% de la population active.
Par Nadège Ouinsou
Au Mali, Les sans-emploi ont désormais le choix. Outre des bureaux de placement privés et payants, un million trente cinq mille chômeurs maliens, à savoir 9% de la population active, disposent, depuis 2001, d’une Agence nationale pour l’emploi gratuite (ANPE). Chaque région malienne[[<*>Ségou, Koulikoro, Kayes, Bamako, Tombouctou, Gao, Kidal, Mopti, Sikasso]] a, aujourd’hui, sa propre agence. Sous l’égide du ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, l’ANPE a remplacé l’Office national de la main d’œuvre et de l’emploi. L’ANPE française a assisté les autorités maliennes lors de la création de son double africain.
A l’époque de l’Office national de la main d’œuvre et de l’emploi, c’étaient les chefs d’entreprises devaient faire appel aux responsables de l’office et leur exposer leurs besoins. L’office proposait alors des personnes correspondant aux critères de sélection. Avec l’élaboration de l’ANPE, est apparu la prospection auprès des sociétés. Par ailleurs, les allocations chômages n’existant pas au Mali, l’institution suggère aux jeunes chômeurs sans expérience professionnelle, un stage de qualification de six mois en entreprise, renouvelable une fois. Les stagiaires reçoivent une rémunération équivalant à 50% du salaire normal. Par la suite, la société est libre d’employer le candidat si elle le désire. L’ANPE propose également des formations professionnelles destinées aux candidats à l’emploi sans diplôme. Les ateliers de l’agence nationale forment ainsi des menuisiers, des ouvriers, des mécaniciens, des enseignants, des secrétaires ou des aides comptables.
30 à 40% d’insertion professionnelle
Cependant, l’institution opère dans un pays dont une grande partie de l’économie est dynamisée par le secteur informel. Monsieur Bouaré, chef de secrétariat de l’ANPE de Bamako, reconnaît cet état de fait et explique que les entrepreneurs qui y évoluent ne sollicitent jamais l’agence. Sa marge de manœuvre est donc limitée. L’ANPE travaille principalement avec des compagnies spécialisées dans le bâtiment, les télécommunications et l’extraction minière. Elle collabore aussi parfois avec des administrations publiques. Les candidats à l’embauche ont en général, entre 25 et 35 ans. Leurs compétences diffèrent en fonction des régions. À Kayes, par exemple, Silamakan Magassa, conseiller à l’emploi, explique que les demandes d’emploi « émanent le plus souvent d’ouvriers non qualifiés et de personnes titulaires de diplômes professionnels, tel que le certificat d’aptitude professionnel (CAP) ou le brevet technique (BT) ». A Bamako en revanche, de nombreux jeunes diplômés issus de l’université s’inscrivent à l’agence. Malgré tout, ce sont les détenteurs de diplômes professionnels qui trouvent le plus facilement du travail. « L’ANPE affiche un taux d’insertion professionnelle de 30 à 40% », explique M Bouaré.
En 2003, afin de consolider l’action menée par l’ANPE, le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, a mis en place une Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes. Cette dernière organise, notamment, le Mali talent. L’évènement se déroule les 10 et 11 avril au palais des congrès de Bamako, capitale du Mali. L’objectif est d’inciter les jeunes Maliens à se mettre à leur propre compte.