L’Afrique réclame des sièges au Conseil de sécurité de l’Onu


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L’Afrique souhaite deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’Onu, et deux autres sièges non permanents. Cette requête a été exprimée, mardi 23 février, par les ministres des Affaires étrangères de 15 pays africains, réunis dans la capitale du Swaziland afin d’apporter une réponse au projet de réforme concernant l’élargissement de l’organe exécutif politique de l’institution internationale.

Deux et deux font quatre : l’Afrique réclame ses sièges à l’Onu. Quinze ministres africains des Affaires étrangères se sont réunis de dimanche à mardi dernier, à Mbabane au Swaziland, pour apporter une réponse au projet de réforme élaboré par Kofi Annan, Secrétaire général de l’Onu. Cette réforme de l’Onu concerne l’élargissement du Conseil de sécurité, qui devrait passer de 15 à 24 membres. La ministre des affaires étrangères sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a confirmé ce jeudi 24 février à la presse locale, que le Continent désirerait disposer de deux sièges permanents (assortis de droits de veto) au sein du Conseil, ainsi que de deux autres sièges non permanents. Les quinze pays représentés à cette réunion ont été désignés en janvier lors du sommet de l’Union Africaine (UA) à Abuja le 30 et 31 janvier 2005 [[<*> Angola, Botswana, Zimbabwe, Niger, Nigeria, Ghana, Sénégal, Congo, Gabon, Libye, Algérie, Rwanda, Ouganda, Tanzanie, Cameroun]] afin d’offrir une voix à l’Afrique sur la scène internationale. C’est d’ailleurs l’UA qui examinera les 7 et 8 mars 2005 lors d’une réunion à Addis Abeba (Ethiopie) la recommandation desdits ministres, avant qu’elle soit soumise directement à Kofi Annan. L’Allemagne, le Japon, l’Inde et le Brésil ont également émis le même souhait de bénéficier de sièges permanents.

Kofi Annan a décidé d’engager une réforme des Nations-Unies qu’il entend mettre en œuvre à l’occasion du soixantième anniversaire de l’institution internationale, afin de pallier la surreprésentativité de l’Europe, qui dispose de trois sièges sur cinq au sein du Conseil pour 1/5 de la population seulement, en donnant plus de poids à l’Afrique et à l’Asie. Le Conseil de sécurité, qui est l’organe onusien « chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales », vote les résolutions qui s’imposent à tous les Etats membres. La réforme sera inaugurée en septembre prochain par des festivités lors de l’Assemblée générale dit du « Millénaire +5 ». Selon Cameroon Tribune, dans le cadre de l’élargissement projeté du Conseil de sécurité, une première option dite « option A », propose de porter les membres du Conseil de sécurité de 15 à 24, dont six permanents. L’ « option B » propose des sièges supplémentaires de membres « semi-permanents » élus pour quatre ans et pouvant être réélus pour deux ans.

Quels candidats ?

L’Angola, la Guinée et le Cameroun ont déjà des sièges au Conseil de sécurité, mais en tant que membres provisoires, ils ne disposent d’aucun droit de veto. La Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France, la Chine et la Russie sont les cinq nations vainqueurs de la seconde guerre mondiale, qui disposent de sièges permanents au Conseil de Sécurité depuis la création de l’Onu en 1945. Parmi les prétendants aux deux sièges permanents demandés par l’Afrique, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria ont manifesté leur intérêt pour représenter le continent africain au Conseil. Lors de leur rencontre, les ministres n’ont cependant pas encore abordé la question de cette candidature, rapporte le quotidien français Le Monde. Pour éviter un incident diplomatique, l’Union Africaine a confié le dossier des candidatures au « Groupe des Quinze », dont les membres représentent les grandes sous-régions du continent.

Pour le magazine onusien « Afrique Relance », la restructuration proposée par Kofi Annan tient compte des priorités et préoccupations de l’Afrique à deux égards : elle renforce et rationalise les activités de développement menées par l’Onu et rend cette dernière mieux à même de consolider la paix, de répondre aux besoins humanitaires et de défendre les droits de l’homme. Ces sièges, qui permettraient au continent de jouer un rôle plus important au sein de l’Onu, ont été réclamés pour la première fois en 1997 par l’Organisation pour l’Unité africaine (OUA), qui a précédé l’Union Africaine.

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