Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dans un chaos politique et institutionnel. Les multiples initiatives internationales visant à rétablir la stabilité ont échoué. La situation laisse place à une crise prolongée. C’est dans ce contexte que Denis Sassou Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine pour la Libye, a effectué une visite décisive.
Peut-on espérer un rôle plus central de l’Afrique dans la réconciliation libyenne ? Analyse des enjeux et perspectives.
Une mission complexe mais capitale
Denis Sassou Nguesso, à la tête du Comité de haut niveau de l’UA pour la Libye depuis 2011, a réaffirmé sa détermination à stabiliser ce pays déchiré. Lors de sa visite en décembre, il a rencontré des responsables à Tripoli et Benghazi pour promouvoir un processus de réconciliation nationale. Cependant, la tâche est ardue : les divisions politiques profondes et la méfiance entre les camps rivaux rendent tout consensus difficile.
L’ambition africaine : une charte pour la réconciliation
Face aux obstacles logistiques et sécuritaires caractéristiques de l’organisation d’une conférence nationale, le président congolais a misé sur la signature d’une charte de réconciliation. Ce document, élaboré en collaboration avec les Libyens eux-mêmes, reflétera leur culture, leur histoire et leurs aspirations. Une première ébauche existe, mais parvenir à une version consensuelle reste un défi.
Un contexte mondial favorable à l’Afrique ?
Alors que les efforts des grandes puissances et de l’ONU se sont soldés par des échecs répétés, l’Afrique bénéficie aujourd’hui d’un regain d’attention. Les Libyens, lassés des ingénieurs étrangers et des promesses non tenues, semblent plus ouverts à une initiative africaine. L’Union africaine pourrait ainsi se positionner comme un médiateur crédible et impartial.
Les limites du pouvoir africain
Malgré cette lueur d’espoir, l’Afrique se heurte à des obstacles majeurs. Contrairement aux grandes puissances, elle ne dispose ni des moyens de pression économique ni des leviers politiques nécessaires pour forcer un accord. De plus, les divisions internes en Libye compliquent la tâche : certains acteurs rejettent l’idée d’une médiation africaine, tandis que d’autres la jugent insuffisante.