Le nouveau directeur du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, le Français Michel Kazatchkine, a affirmé vendredi à Paris que l’Afrique restera une « priorité absolue » de son institution.
« Le Fonds a mobilisé depuis sa création 9 milliards de dollars. Sur ce montant, 7 milliards ont été engagés dans des projets dont 60% en Afrique », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à la PANA.
M. Kazatchkine, précédemment ambassadeur de France pour les maladies infectieuses, a assuré qu’il continuera à porter une attention particulière pour les projets exécutés en Afrique, en veillant à la transparence dans leur gestion.
« Le Fonds a un principe cardinal: les projets à financer doivent lui être soumis par les pays eux-mêmes. Les projets sont ensuite retenus sur des critères bien définis qui incluent notamment la gestion paritaire secteur public/secteur privé/Société civile », a précisé le nouveau directeur du Fonds mondial, dont le siège est à Genève.
Il a rappelé les mécanismes d’évaluation du Fonds, soulignant que la mise en oeuvre des projets a été suspendue en Afrique du Sud, en Ouganda et au Nigeria pour manquement aux règles de transparence.
« Un évaluateur indépendant joue les yeux et les oreilles du Fonds dans chaque pays où des projets ont été retenus. Il rend compte tous les 3 ou 6 mois au Fonds. Lorsqu’il détecte que des sommes ont été détournées, nous suspendons immédiatement les décaissements », a assuré M. Kazatchkine.
« Le Fonds l’a déjà fait plusieurs fois. C’est un comportement courageux, rares sont les bailleurs de fonds qui choisissent d’en arriver là », a-t-il estimé.
Lourdeur des procédures ?
Répondant aux critiques des ONG sur la lourdeur des procédures du fonds, le nouveau directeur a renvoyé aux progrès enregistrés dans la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme.
« Ces trois maladies réunies tuent chaque jour 15.000 à 16.000 personnes dans le monde. Grâce aux interventions du fonds, on réussit aujourd’hui à sauver chaque jour 3.000 vies humaines. Les besoins sont certes immenses, mais les progrès sont sous nos yeux », a martelé l’ancien ambassadeur de France, promettant une prise en compte des observations des ONG.
« Dans les pays bénéficiaires, le Collectif tripartite secteur public/secteur privé/Société civile ne donne pas assez la parole aux ONG. C’est un fait. Nous allons travailler à le corriger. Notre souhait est de renforcer l’efficacité des interventions du fonds, notamment en Afrique », a-t-il conclu.
Avec une allocation annuelle de 300 millions d’euros, la France est devenue en 2007 le second pays contributeur du fonds, après les Etats-Unis.