Sept longues années de tractations commerciales trouvent enfin un heureux dénouement. L’Afrique du Sud renonce à exporter des vins et des spiritueux sous les appellations de champagne, grappa, porto ou ouzo, et s’ouvre ainsi les portes du marché de l’Union Européenne.
On n’y croyait plus. Depuis sept ans, l’Union européenne et l’Afrique du Sud négocient, lentement mais sûrement, un accord commercial sur les vins et spiritueux. Une première étape avait été franchie en 1999, avec la signature de l’accord de libre-échange entre les deux pays. Non sans mal. Mardi, les bases d’un partage équitable du marché ont enfin été jetées, à la grande satisfaction des deux parties.
Un accord qui réjouit tout le monde
L’Union européenne a eu ce qu’elle voulait. L’Afrique du Sud cessera d’arroser le marché africain et européen de produits baptisés champagne, grappa, porto ou ouzo – appellations normalement réservées aux vins et alcools originaires des régions européennes du même nom. Les produits de l’UE n’auront donc plus de concurrent sur le marché des spiritueux de luxe en Afrique de l’ouest et du sud à partir de 2008.
Mais l’Afrique du Sud y trouve largement son compte. Ses producteurs sont autorisés à exporter vers l’Europe 42 millions de litres par an, exonérés de taxes douanières, et ce dès à présent. L’accord est donc largement profitable pour ce pays qui vend 75% de sa production de vin à l’UE. » L’accès à l’Europe devient moins cher pour les produits sud-africains et comme nos prix vont baisser, nous allons occuper une plus grosse part du marché « , s’est félicité Alistair Ruiters, directeur du commerce et de l’industrie en Afrique du Sud.
Geste appréciable, l’Europe consent également à l’injection de 15 millions d’euros dans l’industrie viticole sud-africaine. L’argent devrait servir à accroître la participation des Noirs et des métis dans cette branche traditionnellement réservée aux Blancs.