Le Président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a présidé une cérémonie solennelle à Pretoria pour rendre hommage aux combattants de la liberté morts en exil durant la lutte contre l’apartheid. Cette commémoration, faite ce jour, a marqué le retour en Afrique du Sud des dépouilles de 42 militants anti-apartheid, rapatriées le 25 septembre depuis la Zambie et le Zimbabwe, plus de 30 ans après leur décès. C’est la première fois qu’un si grand nombre de combattants tombés en exil sont rapatriés en une seule fois.
La cérémonie s’est tenue dans un lieu symbolique : le sommet de la colline de Freedom Park, à Pretoria. Ce mémorial célèbre l’histoire de la libération du pays, avec un mur où sont inscrits les noms des héros nationaux. Le Président Ramaphosa a annoncé que les noms des 42 combattants récemment rapatriés seraient ajoutés à ce monument. Acte qui est synonyme de reconnaissance de leur contribution à la lutte pour la liberté.
Honorer tous les militants anti-apartheid morts en exil
Derrière les 42 cercueils recouverts du drapeau sud-africain, c’est l’ensemble des militants anti-apartheid morts en exil qui ont été honorés. Parmi eux se trouvaient des membres de l’ANC (African National Congress) et du Congrès PanAfricain, deux mouvements de libération interdits par le régime de l’apartheid, en 1960. Pendant plus de trois décennies, ces mouvements ont dû opérer depuis l’étranger, réorganisant la résistance et menant des actions de combat.
Ces militants exilés ont trouvé refuge dans des pays voisins tels que le Zimbabwe, la Zambie et l’Angola. Depuis ces bases, ils ont non seulement orchestré la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, mais ont également combattu aux côtés d’autres mouvements de libération dans les pays où ils étaient accueillis.
Le début d’un vaste programme de rapatriement
Bien que des milliers d’activistes anti-apartheid soient morts en exil, seuls quelques-uns avaient été rapatriés jusque-là, à la demande des familles et au cas par cas. Avec ce rapatriement en masse, le gouvernement sud-africain inaugure un programme ambitieux à l’occasion du 30ème anniversaire de la démocratie.
Ce programme prévoit de rapatrier les dépouilles de nombreux autres militants enterrés dans différents pays, notamment en Angola, où beaucoup d’entre eux sont tombés au combat. L’initiative vise également à honorer les familles, qui, dans de nombreux cas, n’ont jamais pu se recueillir sur la tombe de leurs proches. Désormais, elles auront la possibilité d’enterrer ces héros dans leur province d’origine.