L’Afrique des faiseurs de paix


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Une signature, une poignée de main, une petite conférence de presse… et c’est la fin de plusieurs années de guerre. Depuis un mois, la recette fait des émules. Au Soudan, au République démocratique du Congo, bientôt au Burundi. A croire qu’il suffit d’un document officiel pour empêcher les gens de se battre. Les faiseurs de paix peuvent se réjouir, leur nom est en route pour les livres d’Histoire… si tant est que leur oeuvre tienne.

Les mémoires retiendront-elles le sourire de Thabo Mbeki, le 1er août dernier, ou la mine sombre de Paul Kagame et de Joseph Kabila ? Le président sud-africain a frappé un grand coup pour son premier mandat à la tête de la toute nouvelle Union Africaine. En 90 jours, il entend mettre fin à 4 années de conflit. Même si les belligérants ne s’entendent toujours pas sur le nombre d’hommes à désarmer. Et même si Paul Kagame n’a pas hésité à dire qu’il continuerait à  » jouer la carte militaire « .

Et que penser de la victoire de John Danforth, l’envoyé spécial des Etats-Unis au Soudan ? L’accord d’Omar Al Béchir, le président soudanais, et de John Garang, le chef du SPLA (Armée de libération du Sud Soudan), est taché de sang. Alors même que les deux leaders apposaient leur paraphe à Kampala, les forces gouvernementales attaquaient la région du Haut-Nil. Bilan : 300 victimes et plus des milliers de personnes déplacées. Yoweri Museveni, médiateur de cette paix de papier, aura au moins eu le mérite de ne pas jouer les naïfs dans son communiqué.  » Si la paix revient, l’Ouganda jouera un rôle important dans la reconstruction du Soudan « . Si la paix revient…

Nelson Mandela est peut-être le plus réaliste de cette armée de  » faiseurs de paix « . Aux prises avec le conflit burundais, il se débat sans bruit, avec acharnement. Les négociations qui doivent s’ouvrir ce mardi à Dar es-Salaam ne laissent pas beaucoup de place à l’optimisme. La trêve des rebelles hutus du FDD (Forces pour la défense de la démocratie) a déjà été rejetée par le président Buyoya. Motif invoqué : ses adversaires seraient de mauvaise foi. On ne peut que souhaiter courage et patience au héros sud-africain. La paix prendra du temps, il le sait.

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