L’Afrique de l’Ouest au chevet de la Côte d’Ivoire


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Drapeau de la Côte d'Ivoire
Drapeau de la Côte d'Ivoire

Les chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) sont réunis ce vendredi à Abuja (Nigeria) afin de relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire. L’Union africaine et les Nations unies attendent des proposions concrètes de cette rencontre.

Le sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur l’épineuse question ivoirienne s’est ouvert ce vendredi matin dans la capitale nigériane, Abuja. En présence du chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et de 11 (sur 14 pays membres) de ses homologues. Les Nations unies avaient mandaté la Cédéao et l’Union africaine, le 20 septembre dernier, à New York, lors d’une réunion boycottée par le Président ivoirien, afin qu’elle trouve des solutions pour relancer le processus de paix en Côte d’Ivoire. Le pays est en effet dans l’impossibilité d’organiser des élections le 31 octobre prochain, date de la fin du mandat de Laurent Gbagbo. Ce dernier avait été prolongé d’un an par les Nations Unies avec l’adoption de la résolution 1633. « Nous allons vraiment envoyer à ces gens (les protagonistes ivoiriens) un message très clair : ce sera le dernier report de la date des élections », a confié Mohamed Ibn Chambas, le secrétaire exécutif de la Cédéao, à l’AFP avant l’ouverture du sommet.

En raison de la tenue de celui-ci, la 11e réunion ministérielle du Groupe de travail international (GTI) sur la Côte d’Ivoire a été reportée à une date inconnue. Lors de sa précédente rencontre, le GTI a recommandé, selon Panapress, « la définition d’un nouveau cadre de transition propre à porter remède aux causes des blocages, pour la période d’après le 31 octobre 2006 ». Pour les Forces nouvelles, la rébellion à l’origine du conflit que connaît la Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, une transition sans le Président Gbagbo serait la plus souhaitable.

Mission : relancer le processus de paix

La rencontre d’Abuja s’ouvre au lendemain des menaces proférées par Affi Nguessan, le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti au pouvoir, à l’encontre des ressortissants de la Cédéao présents sur le territoire ivoirien, si les propositions de l’organisation ne vont pas dans le sens de celle de l’actuel régime ivoirien. Dans un communiqué, publié jeudi, la Cédéao a indiqué qu’elle trouvait « (ces) propos irresponsables, inflammatoires et totalement inacceptables. Ils constituent un affront à l’endroit de l’ensemble de la région Cédéao et sont une preuve de manque total de respect […], surtout qu’ils ont été prononcés tout juste avant leur Sommet (des chefs d’Etat) sur la Côte d’Ivoire prévu le 6 octobre 2006 ». De même, la Cédéao estime qu’Affi Nguessan « sera personnellement tenu pour responsable de tout acte de violence perpétré contre les ressortissants de la Cédéao, suite à ces menaces ».

S’exprimant sur la question ivoirienne, le même jour, Kofi Annan le secrétaire général des Nations Unies a déploré les assertions du président du FPI et a invité les autorités ivoiriennes à collaborer avec la Cédéao, l’UA et les Nations Unies dans la recherche d’une solution de sortie de crise. Les principaux leaders politiques ivoiriens Alassane Ouattara (RDR), Henri Konan Bédié (PDCI-RDA) et Guillaume Soro (Forces nouvelles) n’ont pas été officiellement invités à Abuja, mais certains d’entre eux sont présents dans la capitale nigériane. Les conclusions de cette rencontre devraient être transmises à l’Union Africaine qui se réunira les 16 et 17 octobre à Addis Abeba (Ethiopie), puis aux Nations Unies qui attendent « des recommandations claires ».

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