Un projet plus ambitieux. La deuxième édition du festival L’Afrique dans tous les sens a débuté le 10 mai. Au programme cette année, des concerts, conférences, films, contes, gastronomie, spectacles de rue, etc. Les évènements se déroulent à La Bellevilloise, aux Musées Montparnasse et du Quai Branly, à Paris. Parmi les artistes présents, Habib Koité, Ray Lema, Daara J Family, Mariana Ramos et bien d’autres. Des conférences, débats, expositions et ateliers sont aussi organisés pour servir la cause culturelle africaine.
Un évènement « familial ». Seydou Guèye, directeur artistique, programmateur et co-fondateur du festival, affirme que L’Afrique dans tous les sens est vécue par les artistes qui adhèrent au projet comme une formidable « expérience humaine ». Un sentiment qui se manifeste dans « l’ambiance » des concerts. Mardi, quelques artistes tels que Karlos Rotsen quartet ou Habib Koité ont ouvert les festivités qui prendront fin le 5 juin. Plusieurs pays d’Afrique et de la Caraïbe sont représentés. Quelques films comme L’Afrique au féminin, des expositions photographiques et plastiques, des débats autour de « l’oralité africaine » et du « patrimoine » dans le continent noir enrichissent le projet culturel. La structure de production Safoul, créée en 2001 avec quelques partenaires dont Afrik.com a permis cette rencontre. Seydou Guèye nous en dit plus.
Afrik.com : Parlez-nous du projet L’Afrique dans tous les sens
Seydou Guèye : Cette année, c’est la seconde édition de L’Afrique dans tous les sens. Le concept est le même que pour la précédente. Plusieurs évènements qui se déroulent dans divers lieux pour créer des passerelles avec le public. Nous avons réfléchi au projet pendant deux à trois ans. Six éditions ont déjà eu lieu entre 1996 et 2001. Nous avons repris le projet maintenant que nous disposons de plus de financement. Durant la précédente version, les évènements avaient lieu au même endroit.
Afrik.com : Pourquoi avoir choisi d’appeler le festival L’Afrique dans tous les sens?
Seydou Guèye : Le nom générique du festival définit le fait qu’il met le spectateur en éveil au fil du temps au travers des concerts, la littérature, le cinéma, la gastronomie. Ce projet est capital car il permet de palier à la méconnaissance de l’Afrique.
Afrik.com : Comment parvient-on à monter une aussi importante programmation ?
Seydou Guèye : Les évènements se construisent au fil du temps. Le festival est organisé en trois étapes. Du 10 au 15 mai, les choses se passent principalement à La Bellevilloise (site évènementiel à Paris). La seconde phase est le musée du Quai Branly du 19 au 29 mai, et enfin les expositions au Musée Montparnasse du 19 au 5 juin. Après, pour produire les artistes, il faut déjà les connaître. Nous rencontrons les groupes avant. Les artistes qui adhèrent au projet le considèrent comme un évènement familial. Il y a une très importante dimension humaine. L’ambiance en termes de prestation est très chaleureuse. Nous sommes parvenus à rassembler 6000 personnes en 2010. Nous en espérons 15 000 cette année.
Afrik.com : Avec quels moyens a été préparé le festival ?
Seydou Guèye : Un festival est un évènement très risqué. C’est loin d’être une opération commerciale. Il est très difficile de maintenir un équilibre sur autant de jour avec autant d’artistes. Plus de la moitié des évènements sont gratuits. Les recettes sont loin d’être suffisantes et le soutien des institutions est nécessaire, bien qu’insuffisant. Les organismes sont en pleine réduction budgétaire. Chacun travaille pour trois personnes et les bénévole sont là. Nous verrons bien à la fin du festival. Entre 1996 et 2001, nous n’avions pratiquement aucune aide. Le festival que nous organisions alors a néanmoins tenu cinq ans. En fait, les subventions sont un plus, pareil pour les partenaires. Nous faisons des propositions, après si le concept plaît, tant mieux. C’est le cas du musée du Quai Branly. L’important est que les subventionneurs et les partenaires adhèrent sans dénaturer le projet. Nous aimons notre indépendance.
Pour plus d’informations sur la programmation, consulter le site de L’Afrique dans tous les sens