L’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance de 5,6% en 2013. Malgré ce taux important, la pauvreté en Afrique ne recule de manière significative.
L’Afrique subsaharienne devrait connaître une croissance fulgurante de 5,6% en 2013, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI). Au total, dix-huit pays afficheront une croissance d’au moins 6% contre deux seulement, la Guinée équatoriale et le Swaziland, en récession. La première puissance du continent, l’Afrique du Sud, a quant à elle des difficultés pour décoller avec une évolution estimée à 2,8%. Le FMI annonce toutefois le réveil du pays arc-en-ciel pour l’année 2013. Un nouveau décollage qui permettra au continent africain d’atteindre un nouveau taux de 6,6% pour la même année.
Comment expliquer de tels résultats économique de ce continent qui évolue d’année en année ? « La performance généralement forte s’appuie en grande partie sur la poursuite des investissements dans les infrastructures et la capacité de production, une consommation toujours robuste et l’activation de nouvelles capacités dans les secteurs extractifs », résume le FMI. Et alors que les investissements directs étrangers ont augmenté en 2012 de 5,5% en Afrique subsaharienne, ils ont au contraire reculés de 6,6% pour l’ensemble des pays en développement selon la Banque mondiale.
La Malaisie, acteur du développement africain
En termes d’investissements directs, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la Chine mais la Malaisie qui se positionne en tant que premier investisseur asiatique en Afrique. En effet, Kuala Lampur creuse chaque jour un peu plus l’écart avec Pékin selon les conclusions, le 25 mars, de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), en prélude du 5e sommet des Brics à Durban, en Afrique du Sud.
De manière générale, les investissements mondiaux de la Malaisie ont plus que quintuplé ces dix dernières années. Fin 2011, ils ont atteint 106 milliards de dollars. Dans la même année, les investissements en provenance de Malaisie vers l’Afrique du Sud ont été chiffrés à 19,3 milliards de dollars. Soit 3,3 milliards de plus que la Chine et 5,3 milliards de plus que l’Inde.
Une évolution à double sens
« Cela peut surprendre, mais la croissance n’est pas alimentée par les matières premières mais par un marché de consommateurs en expansion », a précisé le cabinet McKinsey dans une récente note de conjoncture. Le cabinet ajoute que « les télécommunications, les banques, et le commerce de détail prospèrent, les BTP sont en plein boom ». Un continent aussi riche que l’Afrique en matière de développement économique devrait donc pouvoir faire reculer de manière significative la pauvreté. Ce n’est pourtant pas le cas. Faute, notamment, de bonnes gouvernances, le taux de pauvreté ne diminue pas au même rythme que l’augmentation du taux de croissance. Si plus d’une décennie de forte croissance a permis de faire quelque peu reculer la pauvreté en Afrique et développer une classe moyenne, cela ne suffit pas juge les économistes.
« Il existe des contrastes considérables (…), la pauvreté baissant à un rythme plus lent (malgré une croissance plus rapide) dans les pays riches en ressources naturelles », souligne la Banque Mondiale (BM). « La croissance économique a beaucoup moins réduit la pauvreté (en Afrique subsaharienne) que dans le reste du monde », insiste-t-elle.
La solution serait d’accélérer « la redistribution des richesses minérales aux citoyens pauvres et promouvoir l’agriculture », estime la BM qui ajoute qu’il faut réinvestir ces richesses dans la santé, l’éducation et l’emploi.
Ce qui manqué à l’Afrique est, d’après la Banque Mondiale, une véritable classe ouvrière. Car malgré l’essor d’une classe moyenne, ceux qui n’en font pas partie – hormis les élites – restent désespérément pauvres.