Le 30ème Salon du livre de Paris, qui se déroule du 26 au 31 mars 2010, accueille cette année le stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo ». Cette « vitrine » de la production artistique d’Afrique centrale est à l’initiative du ministère de la Culture et des Arts congolais, ainsi que du journal les Dépêches de Brazzaville. Des tables rondes, ainsi que des séances de dédicaces sont prévues pour faire découvrir une littérature riche et pourtant peu connue du grand public en Europe.
C’est une première. Le 30ème Salon du livre (qui se déroule du 26 au 31 mars 2010 à Paris) accueille le stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo ». L’initiative vient du ministère de la Culture et des Arts Congolais, ainsi que du journal les Dépêches de Brazzaville. Sur 135m2, plus d’une trentaine d’artistes feront découvrir au public l’Art et la littérature d’Afrique Centrale.
« L’Arbre à Palabres », sera cet espace qui devra rappeler la place du village, selon les organisateurs. Il réunira des auteurs (comme Henry Lopes, Alain Mabanckou, Wilfried N’Sondé ou encore Jean Divassa Nyama), des artistes et le public pour des rencontres, des dédicaces et des tables rondes .
L’objectif ? Faire du stand « une vitrine de la littérature africaine », explique Meryll Mezath, rédactrice en chef du supplément littéraire des Dépêches de Brazzaville. Une occasion, pour les auteurs présents, de se faire connaître, et de vendre des livres. Pour cela, les organisateurs travaillent « en partenariat avec l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) qui a donné une contribution », nous explique la rédactrice en chef, ce qui a permis d’avoir un budget pour faire venir les auteurs.
Une littérature africaine encore trop mal connue
RDC, Congo, Gabon, Cameroun…La littérature d’Afrique Centrale, pourtant reconnue au delà des frontières africaines, peine à se faire connaître du grand public. Et la Nouvelle Vague est déjà là. En font partie In Koli Jean Bofane, auteur de Mathématiques congolaises, ainsi que Marie-Louise Moumbu avec son roman Samantha à Kinsasha. Des auteurs qui « écrivent les réalités de l’Afrique mais aussi au delà, les réalités du monde », assure Meryll Mezath.
Autre défi pour la littérature d’Afrique centrale : l’édition et la distribution dans le pays d’origine. Un sujet qui sera à l’ordre du jour lors d’une table ronde pendant le salon.
« La situation dans l’édition est toujours très précaire, confie Merryl Mezath, il y a un vrai problème. Car il n’y a pas de vraies structures adéquates. Malheureusement, les Etats ne prennent pas conscience de l’importance qu’il y a à avoir de vraies maisons d’édition ».
Merryl Mezath explique que les tentatives de diffusion existent cependant, mais restent encore insuffisantes. « J’encourage des actions telles que l’Alliance des Editeurs Indépendants », dit-elle. Cette association tente de rééditer des ouvrages d’auteurs africains publiés à l’étranger. Pour cela, elle demande des droits d’auteurs à des sociétés occidentales puis édite les livres. La qualité est bonne, et le prix reste accessible. « Mais, explique la rédactrice en chef, ce n’est pas vraiment un réseau de distribution et ce n’est pas suffisant ». Pour leur part, les Dépêches de Brazzaville ont créé les Editions du Manguier. « Il faut cependant que d’autres prennent des initiatives », insiste-t-elle.
Les organisateurs du stand, pleins d’espoir, espèrent relever l’objectif qui est le leur : celui de promouvoir la culture africaine francophone, au delà même du poumon vert du continent qu’est le bassin du Congo.
Le stand « Livres et auteurs du Bassin du Congo » porte le numéro 160 et se situe dans le hall 1 du Salon du livre de Paris, à la Porte de Versailles.