L’Afrique centrale déploie ses troupes


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Pour la première fois, une force de maintien de la paix interafricaine se déploie en Afrique centrale. Mercredi, 150 soldats gabonais ont débarqué à Bangui pour rétablir l’ordre et sécuriser la frontière tchadienne. Si la Centrafrique se réjouit de leur présence, elle ne paraît cependant pas prête à renoncer à ses anciens alliés.

104 soldats du contingent gabonais de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) sont arrivés mercredi à Bangui en provenance de Libreville. A bord de deux Transall C160 de l’armée française, pour la première fois, une force de maintien de la paix interafricaine a volé au secours d’un pays menacé. Ce sont 213 soldats gabonais, 120 soldats congolais et 31 Equato-guinéens, aidés par quelques éléments maliens et camerounais, qui devraient débarquer en République centrafricaine. Au total un peu plus de 350 hommes devraient aider à rétablir l’ordre et à sécuriser la frontière avec le Tchad. Depuis la tentative de coup d’Etat entreprise le 26 octobre dernier par l’ex-chef d’état major, François Bozizé, contre le régime d’Ange-Félix Patassé, la Centrafrique lance des appels à l’aide et accuse son voisin de vouloir ouvertement déstabiliser le pays.

Zones d’ombre

Bien avant la Cemac, c’est l’allié libyen qui a répondu présent pour soutenir Bangui. 200 soldats libyens sont actuellement basés dans la capitale. L’accord de Libreville, signé le 2 octobre, prévoit leur départ après l’arrivée des contingents interafricains. Une promesse de Patassé qui demeure en suspend. Le président centrafricain n’a apparemment aucun désir de se priver des troupes envoyées par Tripoli qui assurent sa protection depuis 18 mois. Pas plus que de chasser les rebelles du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, qui l’ont soutenu lors du coup d’Etat manqué du mois dernier.

La venue du contingent gabonais a, malgré ces zones d’ombre, été célébré en grande pompe à Bangui et à Libreville. Deux ans après le premier entraînement d’une force interafricaine au Gabon sous l’égide de la France, à travers l’expérience Recamp, l’Afrique centrale montre qu’elle est capable de passer à l’action. Reste la question du matériel. Paris a fourni deux Transall, mais un certain flou demeure quant à l’équipement des troupes. La presse gabonaise évoque des dons de l’Allemagne ou de la Chine, sans plus de précisions.

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