Connecter l’Afrique au téléphone : c’est l’enjeu qui aiguise l’appétit des principaux opérateurs sud-africains, dans un continent où seuls 2 % des habitants disposent d’une ligne. Afin d’y parvenir, les industriels misent de plus en plus sur la téléphonie mobile.
Il y n’y a pas plus de postes de téléphone en Afrique (quatorze millions) qu’à Manhattan ou Tokyo. Eblouis par la grande opération de rattrapage actuellement engagée sur ce marché, les principaux opérateurs sud-africains ont dévoilé leurs plans dans un article paru ce matin dans le quotidien Daily Mail and Guardian.
La faiblesse des infrastructures et des revenus fait de l’Afrique un » marché de volume « , dont la rentabilité dépendra directement de la masse des nouveaux abonnés, explique ainsi Andrew Mthembu, directeur de Vodacom, l’un des leaders du secteur. Confrontés, en Afrique de l’Ouest et centrale, à des opérateurs publics souvent à vendre, mais exsangues sur le plan financier et incapables de rénover leurs réseaux filaires dépassés, les poids lourds de la téléphonie sud-africaine misent surtout sur le portable pour conquérir de nouveaux marchés.
« Un marché de volume »
Le chiffre d’affaires annuel de la téléphonie mobile est passé, en cinq ans, de presque rien à soixante-dix millions de dollars. Le Nigeria, le Cameroun, l’Egypte, les pays du Maghreb notamment disposent déjà de réseaux assez complets. C’est aussi le cas des Etats d’Afrique australe, entraînés dans ce domaine par leur proximité avec l’Afrique du sud. Car sur dix millions d’Africains possesseurs de portables, sept vivent dans ce dernier pays.
Le mobile ne porte cependant pas seul les espoirs de développement de la téléphonie africaine. L’opérateur public sud-africain Telkom est ainsi à l’origine d’un projet de câble sous-marin qui relierait l’Europe à l’Extrême-Orient en faisant le tour côtier de l’Afrique.