La Recording Academy, l’organisme derrière les prestigieux Grammy Awards, a récemment annoncé une initiative ambitieuse visant à étendre son influence en Afrique et au Moyen-Orient.
Le 11 juin 2024, l’Académie a signé des partenariats clés avec plusieurs pays africains, dont le Kenya, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Ces collaborations visent à développer des programmes éducatifs pour les artistes locaux, promouvoir la scène musicale émergente et renforcer les droits d’auteur.
L’Afrique : un vivier de talents musicaux
L’Afrique est désormais reconnue comme un vivier inépuisable de talents musicaux. Des genres comme l’afrobeats, qui mêle influences anglophones et yoruba, rencontrent un succès mondial.
Les collaborations entre artistes africains et américains se multiplient, attirant l’attention internationale sur les creusets de création du continent. Le label nigérian Marvin Records, par exemple, a récemment cédé une partie de ses droits à Universal Music, illustrant l’intérêt grandissant pour la musique africaine.
« Nos efforts d’expansion dans ces régions en forte croissance reflètent notre engagement à favoriser l’émergence d’une communauté musicale véritablement globale, » a déclaré Panos A. Panay, président de la Recording Academy. Cette stratégie à multiples enjeux permet de mettre en lumière les talents africains sur la scène internationale, renforçant ainsi la dynamique globale des Grammy Awards.
« La Recording Academy accélère ses efforts pour servir les professionnels de la musique partout dans le monde, et l’Afrique est prête à les accueillir les bras ouverts, » a déclaré Angélique Kidjo, artiste béninoise détentrice de cinq Grammy Awards.
Un nouvel enjeu : la limitation de l’IA dans les œuvres musicales
Parallèlement à son expansion, la Recording Academy a décidé de restreindre l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les œuvres en compétition pour un Grammy. Le 16 juin 2023, l’Académie a mis à jour ses critères d’éligibilité, stipulant que seules les créations authentiquement humaines peuvent prétendre à une nomination.
« Seules les créations authentiquement humaines peuvent prétendre à une nomination aux Grammy Awards, » affirme la Recording Academy. Cette décision intervient dans un contexte où la technologie IA suscite des inquiétudes croissantes parmi les créateurs. Bien que l’IA ne soit pas totalement bannie, son utilisation doit rester minoritaire et l’intervention humaine prédominante, surtout dans les catégories dédiées à l’écriture de chansons.
La prolifération de l’IA et ses conséquences
Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, les systèmes d’IA ont connu une croissance exponentielle. Capables d’imiter la voix humaine, d’écrire des scénarios et bien plus encore, ces outils polyvalents ont transformé l’industrie musicale et audiovisuelle. Cependant, ils génèrent aussi des préoccupations concernant les droits d’auteur, l’exploitation abusive et les menaces pesant sur l’emploi humain.
Ce dernier point est particulièrement préoccupant dans l’industrie américaine du cinéma, actuellement paralysée par une grève des scénaristes de la Writers Guild of America (WGA). Ces derniers craignent que l’usage croissant de l’IA par les studios et plateformes de streaming menace leurs emplois.
Un équilibre à trouver
Alors que la Recording Academy étend son influence et protège l’intégrité des œuvres musicales, elle doit trouver un équilibre entre l’innovation technologique et la préservation de la créativité humaine. En soutenant les artistes africains et en régulant l’utilisation de l’IA, l’Académie cherche à promouvoir une scène musicale authentique et diversifiée. L’Afrique, avec son potentiel artistique immense, pourrait bien devenir un acteur clé dans cette nouvelle ère musicale, tout en naviguant les défis posés par la révolution technologique.