Il ne peut y avoir de développement en Afrique sans les Nouvelles technologies de l’information et de la communication. Abdoul Aziz Ndoye, membre de la commission NTIC du NEPAD à Dakar explique quels sont les objectifs du Nepad en la matière et revient sur les moyens nécessaires au continent pour combler son retard numérique.
Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont un des axes prioritaires du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Pour Abdoul Aziz Ndoye, membre de la commission NTIC du NEPAD et chargé d’études à la direction informatique de la présidence du Sénégal, les NTIC sont impératives à l’Afrique et indissociables de la notion de développement. Rencontré à Dakar dans le cadre de la conférence de l’OCDE sur le commerce et l’investissement (23-26 avril 2003), il insiste sur la prise de conscience collective de l’importance des NTIC pour le continent.
Afrik : Quelle importance revêtent les NTIC pour le développement de l’Afrique ?
Abdoul Aziz Ndoye : Il y a aujourd’hui un nouveau paradigme. Rien ne peut se faire sans l’apport des nouvelles technologies. Quels que soient les projets que l’Afrique veut enclencher cela passe par les nouvelles technologies. Et c’est vrai pour tous les secteurs de l’économie. Les nouvelles technologies ont une place de choix dans le programme du Nepad. Le combat du continent est un raccourci parce que si l’on considère un pays comme la France, par exemple, on s’aperçoit qu’il était, il y a quatre ans, presque au même niveau que l’Afrique aujourd’hui. Pour rattraper notre retard, il faudrait d’abord que nous arrivions à réduire le fossé numérique au niveau des entreprises. Ce sont elles qui sont à la base de tout développement.
Afrik : Est-ce que les gouvernements ont vraiment pris conscience de l’importance des nouvelles technologies ?
Abdoul Aziz Ndoye : Ce volet là est pris en charge par le Nepad. Il y a un combat très dur à ce niveau. Nous (la commission N.T.I.C (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), ndlr) avons fait un recensement pour avoir une vision globale de la situation. Le développement de NTIC en Afrique nécessite la mise en place d’infrastructures. Or certains pays en sont dépourvu. Cette prise de conscience est très importante. Les chefs de gouvernements l’ont compris : il faut s’accrocher ou périr. Aujourd’hui, il y a une dynamique qui avance trop vite et l’Afrique n’a pas le droit de rater cette évolution.
Afrik : On parle de nouvelles technologies en Afrique mais n’y a-t-il pas d’autres priorités plus importantes, comme l’alphabétisation par exemple ?
Abdoul Aziz Ndoye : Sur ce volet, l’apport des nouvelles technologies est extraordinaire. On peut créer n’importe où aujourd’hui, et notamment en milieu rural, un télé centre communautaire, avec des outils de formation et d’information. Il y a des nouvelles technologies dans tous les domaines. Il ne faut pas qu’on ait de complexes en se disant qu’il y a d’autres préalables. L’Afrique a des ressources humaines de qualités. Si tous les Africains de la diaspora revenaient en Afrique, il n’y aurait plus de problèmes. Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui l’Afrique ne peut pas prétendre au développement sans l’accès aux nouvelles technologies. L’homme africain doit pouvoir accéder à la bonne information.
Afrik : Par rapport à la commission NTIC du Nepad, comment êtes-vous organisés et comment fonctionnez-vous exactement ?
Abdoul Aziz Ndoye : Cette commission se réunit et dégage des stratégies. On a d’abord commencé à faire un recensement, un audit, une évaluation des besoins. Vous savez qu’il y a une certaine disparité. Certains pays en Afrique – la Tunisie et l’Afrique du Sud par exemple – sont très en avance alors que dans d’autres pays, il n’y a rien. Il faudrait arriver à un maillage complet de toute l’Afrique avec des outils modernes. Je pense surtout à la fibre optique. Tout cela est finançable dans le cadre du Nepad.