L’Agence française de développement relance sa coopération avec le Gabon. Elle met fin au gel de ses activités dans le pays, après que celui-ci eut trouvé un arrangement pour sa solvabilité auprès du Fonds monétaire international et du Club de Paris.
En tournée africaine, Jean-Michel Sévérino, le nouveau patron (depuis avril dernier) de l’Agence française de développement est arrivé cette semaine à Libreville. Après Dakar, cette étape de son périple africain marque la reprise des activités de l’AFD au Gabon.
L’AFD avait suspendu ses interventions au Gabon en attendant que les autorités nationales s’acquittent des 650 millions de FF dus à l’Agence de financement. Mais aujourd’hui, les deux parties ont trouvé un arrangement. Un accord de confirmation d’une période de 18 mois a été signé avec le Fonds monétaire international tandis que, pour sa part, le Club de Paris a consenti à rééchelonner la dette du pays.
De plus, le Gabon s’est engagé à limiter ses emprunts de façon à maîtriser et surtout mieux gérer son endettement. En ce sens, il a par exemple demandé à l’AFD de mettre en suspens le projet d’assainissement du quartier d’Akébé-Likouala, le temps de rediscuter des conditions de financement. Des résolutions qui devraient permettre au Gabon de contrôler sa dette extérieure.
Nouvelles orientations
Cette relance a été entérinée par la signature d’une convention avec le ministre de l’Economie et des Finances prévoyant la construction des axes routiers Lalara-Ndjolé et Ndjolé-Gare Octra. Projet d’ailleurs ficelé depuis 1999 par les deux parties mais que les problèmes des créances avait ralenti.
L’AFD et le gouvernement du Gabon se sont mis d’accord sur un prêt de 280 millions de FF, à un taux de 5%, remboursable sur onze ans avec cinq ans de différé. Des conditions que le bailleur de fonds français juge raisonnables au regard des prix pratiqués sur le marché.
Aujourd’hui, l’AFD ne compte plus se cantonner dans un rôle strictement financier. Elle envisage de s’impliquer plus dans l’élaboration des projets, en y apportant une expertise de conseils. Une valeur ajoutée intellectuelle nécessaire au renforcement de son alliance avec le Gabon et dans une plus large mesure, avec ses autres partenaires africains.
Pour l’heure, l’Agence entend se concentrer sur le secteur public gabonais. Secteur qui avait le plus souffert de la rupture des financements.